JO de Paris 2024. "J'ai vu 11 médailles d'or françaises sur 12", Othmane, le supporter qui porte-bonheur aux athlètes

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Judo, natation ou encore BMX. À 33 ans, Othman a décidé d'assister à un maximum d'épreuves des Jeux Olympiques. Pour l'instant, il n'a manqué depuis les tribunes qu'une seule médaille d'or de la France. Rencontre avec celui qui porte chance aux athlètes français.

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Depuis le début des Jeux, ce passionné de sport de 33 ans est partout où les athlètes français gagnent. Du Stade de France pour le rugby à 7 en passant par la Paris la Défense Arena pour Léon Marchand, ou encore l'Arena du Champ-de-Mars pour Teddy Riner, il y était. "J'ai vu 11 médailles d'or françaises sur 12. Mon objectif avant ces Jeux était de vivre de beaux moments de sport et de grands athlètes", raconte-t-il. Pari gagné.

Depuis samedi dernier, ses journées sont rythmées du matin au soir par ses déplacements pour rejoindre les sites olympiques. "Je vais voir entre 2 et 5 épreuves par jour, c'est intense, mais je suis passionné de sport, et les JO à domicile c'est une expérience unique qu'il faut vivre pleinement", estime-t-il. Dès le matin, ce parisien de 33 ans saute dans les transports ou sur son vélo pour commencer son marathon quotidien. "C'est une cadence à tenir, mais j'ai utilisé tous les transports publics possibles pour y arriver." Les trajets pour rejoindre les sites olympiques en RER, métro et trains n'ont plus de secrets pour lui.

De la préparation et une passion pour tous les sports

Comme les athlètes, Othman se prépare pour les Jeux Olympiques depuis plusieurs années. "J'ai pris la majorité de mes places dès qu'elles ont été mises en ligne. J'ai choisi mes épreuves en fonction de ce que je savais des sportifs et de leur potentiel."

Son secret : il essaie de s'intéresser à tous les sports. "En temps normal, je suis très curieux de beaucoup de disciplines et ensuite sur d'autres, j'ai fait des coups de poker." Par exemple, lorsqu'il a pris ses places pour les finales de natation, Léon Marchand n'avait encore aucun titre de champion du monde. "J'en avais discuté avec un ami spécialiste de natation qui m'avait dit que Léon avait un vrai potentiel pour devenir un grand nageur."

Un défi logistique

Suivre le sport, c'est une chose. Trouver les places pour les sessions où la France gagne en est une autre. Ce trentenaire en "transition professionnelle", selon ses propres mots, a acheté toutes ses places sur ses deniers personnels. Certaines d'entre elles ont été négociées avec quelques-uns de ses homologues de l'association de supporters des Equipes de France "Les Baroudeurs du Sport". "Cela a été un travail d'équipe pour trouver les épreuves et les places pour que tout le monde profite à fond des JO.'

Un travail d'équipe mais aussi un défi logistique étant donné le programme de certaines soirées. "Ce vendredi, j'ai dû faire un choix entre la course de Léon Marchand à Nanterre et celle du BMX à Saint-Quentin-en-Yvelines qui étaient toutes les deux dans la même soirée." Othman a choisi d'aller voir le BMX. Là encore, le porte-bonheur de la délégation française sur ces JO a eu du flair. Trois Français sur le podium en finale. Une première depuis les JO de 1924. "J'ai raté une médaille d'or, mais j'ai vu quelque chose d'historique, cela compense", sourit-il. Toujours avec humour, il se demande "comment a fait Emmanuel Macron pour voir les deux."

"Je crée des souvenirs pour toute une vie "

Ce baroudeur des stades qui se fait appeler "Sportman" sur les réseaux sociaux a l'habitude d'enchaîner les matchs dans les enceintes sportives. "Lors des saisons, je fais pas mal de matchs de foot, rugby ou basket", raconte-t-il. Avec sa série de médailles d'or en tant que supporter, il commence à attirer les regards dès qu'il se trouve dans un site olympique. "L'ancien judoka David Douillet est venu me voir après l'or par équipes en judo pour la France samedi. Il m'a dit qu'au moment où la France était menée 3-1, il s'était demandé si j'étais dans la salle."

Un ton blagueur qu'adoptent aussi ses amis. "Ils m'ont dit que Clarisse Agbegnenou avait perdu car j'étais parti avant la fin de sa demi-finale. Ou encore que Titouan Castryck avait raté la médaille d'or pour 20 centièmes en kayak parce que je suis arrivé avec du retard à sa finale."

Lorsqu'on lui pose la question du budget qu'il a déboursé pour s'offrir toutes ces places, il botte en touche. "J'ai pris des places qui figuraient parmi les moins chères souvent. Je dresserais le bilan de mes dépenses à la fin des JO, mais je sais que c'est un investissement sur le long terme car je crée des souvenirs qui me resteront à vie."

Au total, il a prévu d'assister à plus d'une centaine d'épreuves jusqu'à dimanche. La France a pour l'instant remporté 44 médailles en tout. Son record toutes olympiades confondues.

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