Le périmètre de sécurité autour de la Seine a été activé ce jeudi, à une semaine de la cérémonie d'ouverture des JO. Conséquence, traverser les ponts et les quais devient une véritable galère. Des restrictions qui engendrent pagaille et mécontentement.
Sur un vélo en libre-service, Arnaud constate la fermeture du pont de l’Alma aux non-détenteurs du “Pass Jeux”. “Je ne savais pas que c’était fermé et je ne sais pas comment avoir le QR Code... Donc je ne peux pas passer la Seine en fait ! [...] Je ne peux pas rentrer chez moi.” Avant de poursuivre : “Soit je vais continuer en métro, soit... Je ne sais pas trop. Je trouve qu’on n'est pas si bien informés que ça”, conclut-il.
Arnaud est loin d'être le seul à avoir eu une mauvaise suprise ce jeudi 18 juillet, alors que les périmètres de sécurité aux abords de la Seine entraient en vigueur, à une semaine de la cérémonie d'ouverture.
Sur les différents points de contrôle, les policiers vérifient les QR code et redirigent les cyclistes et les piétons vers des itinéraires bis lorsqu'ils n'en sont pas munis. La voix tremblante, une mère de famille, partie pour aller chercher son fils, apprend qu'elle ne pourra pas passer le pont de l'Alma : "Ce matin je n'ai pas eu de problème pour traverser le pont et cet après-midi on ne peut plus passer. Je n'ai pas le Pass Jeux, je m'étais renseignée et j'avais vu que les piétons avaient le droit de circuler librement."
Des quais et ponts fermés
Dans les zones rouges, les piétons et les cyclistes pourront en effet circuler librement avant et pendant les Jeux. Mais dans les zones grises, aussi appelé SILT pour périmètre de "sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme", l'accès est interdit aux piétons et aux cyclistes ne disposant pas du laissez-passer numérique, aussi appelé "Pass Jeux".
La délivrance de ce pass peut prendre plusieurs jours. Sur son site, la préfecture indique que "tous les habitants et professionnels de la zone devront s’inscrire sur la plateforme de la préfecture de Police. L’accès au périmètre sera également soumis à un contrôle et à des mesures de palpation et de fouille des sacs et bagages."
Retrouvez ici toutes les restrictions de circulations sur les ponts et les quais.
Retirer les barrières lorsqu'elles ne sont pas nécessaires
Les modifications de circulation, après l'installation des 44 000 barrières début juillet, a également suscité le mécontentement d'Anaïs, une Parisienne. “J’ai essayé le Pont Royal, mais il était fermé aux personnes qui n’ont pas de QR Code. On marche en file indienne le long des barrières, avec des cyclistes qui ne mettent pas pied à terre sur les trottoirs”, souffle celle qui peut finalement passer par le Petit Pont, au niveau du quai Saint-Michel après une vingtaine de minutes de marche pour rejoindre un point de passage.
Face aux incompréhensions des usagers de la route, l'adjoint aux Transports à la mairie de Paris, David Belliard, a adressé un courrier au préfet de police Laurent Nunez. "J'ai demandé à revoir, lorsqu'il n'y pas de raisons de sécurité valables, ces barrières pour libérer les cheminements", explique-t-il au micro de France 3.
Selon l'AFP, qui a consulté ce courrier, l'adjoint d'Anne Hidalgo déplore que le réseau de pistes cyclables développées spécialement pour les JO - les "olympistes" - soit "mis à mal par des barrières disposées de telle sorte qu'elles entravent les cheminements en poussette, en fauteuils ou à vélo".