Les JO de Paris 2024 ont dévoilé ce lundi leurs mascottes : deux bonnets phrygiens dénommés "Phryges", des symboles républicains pour incarner la peluche emblème de cette édition olympique française.
Elles portent toutes les 2 le bonnet phrygien. Ces peluches de couleur rouge ont été présentées officiellement ce lundi et arriveront cette semaine dans la boutique officielle des produits dérivés qui ouvre ses portes dans le quartier des Halles à Paris.
Le bonnet phrygien, symbole français
La "phryge" des Jeux olympiques est chaussée de baskets. La mascotte se décline aussi en version paralympique, avec une des deux jambes constituée d'une lame, prothèse caractéristique de certains athlètes paralympiques.
Le bonnet phrygien est "connu dans le monde entier" et est "présent dans l'art, dans les mairies, sur les timbres", explique Tony Estanguet, le président du comité d'organisation pour qui la Phryge est un "idéal".
En choisissant le bonnet phrygien qui coiffe Marianne, le comité d'organisation a une nouvelle fois enfourché la rhétorique républicaine et révolutionnaire, comme il l'avait fait pour le tracé du marathon qui emprunte le trajet de la marche des femmes du 5 octobre 1789.
Ce bonnet ressemble au pileus, chapeau en latin. Il coiffait les esclaves affranchis de l'Empire romain. Mais son origine remonterait à l'époque antique avec un bonnet que portaient les Phrygiens, une région de l'Anatolie. Il devient ensuite l'emblème de la Révolution française et de la liberté.
"On veut que ces mascottes incarnent l'esprit français", explique le comité d'organisation. Ses yeux sont bleus, et de l'un deux partent deux rubans aux couleurs du drapeau français façon cocarde.
Ces derniers mois, les organisateurs ont expliqué qu'ils avaient consulté des historiens pour le "récit qu'ils construisent" autour des JO, également en vue de la cérémonie d'ouverture inédite sur la Seine sur laquelle le comité mise beaucoup.
Gispy et Doudou et Compagnie
Le marché a été confié aux entreprises françaises Gispy et Doudou Compagnie se partagent respectivement 60% et 40% de la production. Doudou et Compagnie prévoit de produire 15% de son quota dans son usine à Guerche-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) qui s'agrandira pour l'occasion. Pour cette partie de la production française, le rembourrage, l'assemblage, et la couture seront réalisés en Bretagne mais les matières premières et les préparations des pièces détachées se produites en Chine.
Néanmoins, la majeure partie des Phryges sera fabriquée en Chine, "comme la très grande majorité des peluches vendues en France", souligne les organisateurs des JO de Paris.
Aucun chiffre n'a été donné concernant le volume de mascottes produites, si ce n'est qu'elles doivent représenter financièrement "entre 20 et 25%" des revenus des produits sous licence dont elles seront l'élément phare. Au total, les revenus dits de "merchandising" sont censés rapporter 127 millions d'euros, selon les chiffres du budget 2021 du comité d'organisation (Cojo). Une révision budgétaire doit intervenir d'ici fin décembre pour trouver des économies alors que le budget global du Cojo est touché par l'inflation.
Outre la boutique en ligne officielle et celle des Halles, les mascottes seront vendues chez Carrefour qui est un des sponsors des JO, mais aussi dans les magasins de jouets spécialisés.
Petite revue des mascottes !
La première mascotte olympique ( non officielle) était grenobloise pour les JO d'hiver de 1968 et s'appelait "Shuss", un petit homme sur des skis dans la position du shuss avec des anneaux olympiques. Elle avait été créée par Aline Lafargue.
Depuis, chaque édition des JO d'été ou d'hiver a sa mascotte et c'est souvent une figure animale qui sans surprise devient la peluche officielle.
Sources : Christian Mirabaud et AFP