"La butte Montmartre sans le CLAP n’est pas envisageable", les boulistes du CLAP évacués par la police

La police a évacué les membres du club de pétanque ce lundi. Ils avaient planté des tentes depuis six mois sur les différents terrains qu'ils occupaient jour et nuit.

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Ce lundi matin, Nicolas Jammes ne décolère pas. "L'évacuation a commencé, il y a la police. Ils veulent nous virer", détaille le responsable du CLAP, le Club Lepic Abesses Pétanque. Garé à l'entrée du local du club, un camion bloque le passage, et des agents de la police municipale et nationale empêchent une trentaine de personnes d'y entrer.

Depuis le 19 avril dernier, ses membres occupent les terrains jour et nuit situés à Montmartre. Ils dorment dans des tentes, pour empêcher leur expulsion du terrain de pétanque "On a organisé une ZAD et les membres viennent jour et nuit pour maintenir en vie ce club qui fait partie de la vie du quartier."

A lire aussi : "On se retrouve avec une ZAD à Montmartre" : le club de pétanque bientôt expulsé ?

"Ce (lundi) matin, la police nationale est intervenue pour que la Ville puisse redisposer de ce local et que l'occupation illégale qui était en vigueur, malgré cette décision du Conseil d'État, puisse être mise à terme", a déclaré à l'AFP Kévin Havet, maire-adjoint PS du 18e arrondissement chargé de la Sécurité.

Un vieux et prestigieux club de pétanque 

Avec plus de 300 licenciés, le CLAP est le plus ancien club de pétanque de la capitale. "C'est ouvert depuis 1971 et on croise tout le monde. Des cadres comme des gens qui touchent le RSA. Il n'y a pas de jugements ici. On est tous des passionnés de pétanque quel que soit le statut social de chacun", explique Nicolas Jammes. Le responsable du club dit poursuivre "les actions auprès du tribunal administratif, car nous voulons sauver notre club".

Depuis plus de 2 ans, les membres du CLAP enchaînent les actions en justice et les pétitions. Leur but : sauver le club de la fermeture. Un appel à projet lancé en 2022 a été remporté par une société gérante de l'Hôtel Particulier Montmartre, un établissement de luxe mitoyen aux terrains de boules. En juillet 2023, les élus parisiens, divisés sur le sujet, ont confié pour douze ans cette parcelle à cet hôtel de standing mitoyen, qui s'est engagé à verser une redevance annuelle de 60.000 euros.

L'un des dirigeants l'assure : cette société veut garder certains des terrains de pétanque, mais la configuration qu'elle souhaite mettre en place ne convainc pas le CLAP. "Il voudrait mettre des terrains de 7 mètres qui ne seraient pas réglementaires à la pratique en compétition", souligne Nicolas Jammes. Le reste serait transformé en espaces verts avec un parc et deux étangs afin de réintroduire des espèces endémiques.

La mairie de Paris souhaite récupérer le terrain 

Fin mai, la préfecture de police avait indiqué que si la médiation proposée n'aboutissait pas, le "concours de la force publique" serait sollicité pour cette expulsion. 

De son côté, la mairie de Paris entendait récupérer ce boulodrome, que le club "occupe", selon elle, "sans droit ni titre" depuis 1971, pour en faire un "espace vert accessible" aux Parisiens qui "en ont été trop longtemps privés".

"La butte Montmartre sans le CLAP n’est pas envisageable", a fustigé Pierre-Yves Bournazel, conseiller de Paris et soutien du club de pétanque.

"Je continuerai de défendre une certaine idée de Montmartre. Une vision sociale, conviviale, écolo, patrimoniale, ouverte et populaire de notre village", a-t-il conclu dans un communiqué de presse.

Députés et célébrités soutiennent le CLAP 

"Léger ahurissement de voir qu'une mairie pourtant socialiste préfère un projet de tourisme de luxe à un club de pétanque de riverains de tous milieux sociaux présent depuis 50 ans dans un square classé", écrit sur X le comédien Fabrice Luchini, soutien des boulistes depuis le début du conflit.

"Si les gens du CLAP sont virés, c'est tout simplement pour permettre à l'Hôtel particulier, voisin du club de récupérer la gestion du terrain pour en faire quelque chose qui est assez nébuleux pour l'instant", a dénoncé auprès de l'AFP, le député de Paris Aymeric Caron, apparenté la France insoumise (LFI), venu soutenir les boulistes.

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