La maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, a définitivement fermé la porte à une vente au PSG du Parc des Princes, mais propose l'option d'une convention d'occupation du domaine public, sorte de bail de très longue durée, comme à Roland-Garros.
"Il n'est pas envisageable que le PSG parte ailleurs et joue ailleurs qu'au Parc des Princes, ce n'est pas souhaitable, et franchement, nous ne l'envisageons même pas", a déclaré à la presse Emmanuel Grégoire, chargé de l'urbanisme et premier adjoint à la maire de Paris, ce mardi.
La maire socialiste Anne Hidalgo a définitivement fermé la porte à une vente au PSG du Parc des Princes, où le club joue depuis 1974, dans une interview au Parisien publiée samedi. Les discussions entre la mairie et le PSG, qui s'égratignent par médias interposés depuis plusieurs mois, sont pour l'heure au point mort, a affirmé Emmanuel Grégoire.
"Nous tendons la main au PSG, en disant 'arrêtons de se mettre dans des postures qui n'ont d'autres conséquences que de retarder le projet d'agrandissement du club' ; et nous sommes convaincus qu'on arrivera à leur présenter une copie qui, in fine, les satisfera autant que si on vendait, en termes de droits des propriétaires-exploitants, mais tout en conciliant avec l'intérêt à très long terme des Parisiens", a-t-il déclaré.
Des travaux entre 2024 et 2028
Le club, dirigé par le Qatari Nasser al-Khelaïfi, estime que si le PSG ne devient pas propriétaire de son antre, il ne pourra pas engager un chantier d'agrandissement et de modernisation, évalué à 500 millions d'euros.
La mairie privilégie l'option d'une convention d'occupation du domaine public, sorte de bail de très longue durée, comme la ville le fait pour les terrains de Roland-Garros et qui offre selon M. Grégoire "des droits de quasi-propriétaire", le PSG amortissant les coûts du chantier en payant à la ville une redevance réduite.
"Tout a été calé, dès l'origine, pour engager immédiatement après les JO-2024 les travaux", qui pourraient être terminés en 2028, a-t-il assuré.
Pas d'autres solutions selon la mairie
Toutes les alternatives sont "bancales", selon Emmanuel Grégoire. Le Stade de France, à Saint-Denis au nord de Paris, n'est "pas une option sérieuse", celui-ci accueillant déjà de nombreuses manifestations culturelles en plus des matches des équipes de France de football et de rugby et des meetings d'athlétisme.
Quant à la construction d'un stade ailleurs, "dans le meilleur des cas, il faut 15 ans" et "aucun lieu n'offre une réserve foncière disponible avec une desserte de transports en commun", a-t-il souligné.
Retour sur cette bataille entre la mairie et le PSG
Depuis des semaines, l'avenir du Parc des Princes fait l'objet d'une âpre bataille entre le Paris SG et la mairie de Paris, qui a donc définitivement fermé la porte à une vente du stade au club détenu par le Qatar ce mardi.
Pour rappel, le PSG souhaiterait devenir propriétaire de son stade. Le club parisien, dont les rencontres se jouent systématiquement à guichets fermés, veut voir plus grand que les actuelles 48.000 places du stade. Depuis son rachat par le fonds qatari QSI, il entend rivaliser avec les tout meilleurs clubs européens, majoritairement propriétaires de leur stade et qui jouent devant au moins 60.000 spectateurs. Mais pour cela il faut agrandir l'enceinte.
Le chantier coûterait plutôt 500 millions d'euros, estime le club, qui n'est pas prêt à les engager si le stade ne lui appartient pas. Car les travaux seraient ardus et coûteux, le Parc recouvrant en partie le boulevard périphérique. Impossible, donc, de creuser trop en profondeur. Pour gagner en capacité, il faudrait incliner davantage les tribunes, ce qui permettrait d'approcher une capacité de 60.000 places.
La maire de Paris ne souhaite pas voir ce patrimoine vendu et a donc proposé ce mardi une convention d'occupation du domaine public.
D'autres options plus ont été évoquées comme l'hippodrome de Saint-Cloud à l'ouest de Paris. Plusieurs élus de banlieue y sont également allés de leurs propositions, plus ou moins farfelues.
Le député (Renaissance) Karl Olive, fan du PSG, a publié sur Twitter un montage photo de nouveau stade ultra-moderne, semblant suggérer de l'accueillir dans sa ville de Poissy où le PSG va ouvrir un centre d'entraînement.
Le maire de Joinville-le-Pont, Olivier Dosne, a lui proposé de le construire... dans le bois de Vincennes. "On ne construit pas sur un espace naturel, qui plus est à l'heure du dérèglement climatique", a coupé court, dans un tweet, l'adjoint parisien aux espaces verts, Christophe Najdovski.
Et pour de tels projets, "dans le meilleur des cas, il faut 15 ans", a rétorqué Emmanuel Grégoire, soulignant qu'"aucun lieu n'offre une réserve foncière disponible avec une desserte de transports en commun".
Source : AFP