La Préfecture d'Ile-de-France donne ce matin, mercredi 29 janvier, deux mois aux propriétaires de la Tour Montparnasse pour mettre en oeuvre les conclusions d'un rapport d'expertise sur les causes de la persistance de l'amiante dans la Tour après les travaux censés l'éliminer.
« La pollution à l'amiante dans la Tour Montparnasse est liée à des "lacunes" dans les travaux de désamiantage et au système de ventilation » dit la Préfecture d'Ile-de-France ce mercredi 29 janvier. En clair: les travaux de désamiantage faits ces dernières années sur la Tour...ont été mal faits.
Ça n'est pas la Préfecture qui le dit toute seule, ce sont les conclusions du rapport d'experts qu'elle avait demandé après le constat de dépassements répétés des seuils de pollution autorisés dans la Tour dans l'été 2013. Ce rapport définitif de l'expert chargé de déterminer la cause des récentes pollutions
dans le célèbre bâtiment parisien, remis aujourd'hui, établit que le dispositif de désamiantage mis en place par les copropriétaires présente "un certain nombre de lacunes". Il confirme aussi que la ventilation constitue une source de diffusion de la fibre cancérigène.
Le rapport souligne que "les causes probables des pollutions récentes trouvent leur origine dans la conception et l'organisation des travaux de désamiantage".
L'Etat demande donc aux copropriétaires "d'engager la mise en oeuvre des conclusions du rapport d'expertise dans un délai de deux mois". Au vu du rapport, l'Etat demande notamment que soit créée "une cellule dédiée au management du risque amiante" pour piloter les futurs travaux et réclame un "état complet et précis des parties du site comportant encore de l'amiante" avant le 13 février.
La préfecture souligne que les travaux de réfection de la Tour, suspendus depuis le mois d'octobre, "ne pourront reprendre que lorsque les préconisations de l'expert reprises dans leur intégralité par l'Etat auront été effectivement mises en oeuvre".
Pour l'heure, et en indiquant que d'ici deux mois, il y aura un arrêté fixant le cadre de la reprise des travaux, la Préfecture rappelle que depuis août 2013, il y a, pour la Tour Montparnasse, obligation de procéder à des mesures régulières d'empoussièrement. Et qu'en cas de dépassement du seuil de pollution de 5 fibres par litre d'air, l'évacuation des locaux est obligatoire.
Il est donc très possible que la Tour soit à nouveau évacuée dans les prochaines semaines si de tels taux sont détectés.
Les travaux de désamiantage de l'édifice, où travaillent quelque 5.000 personnes, ont démarré il y a sept ans et ont déjà coûté quelque 250 millions d'euros aux copropriétaires.