Après plus de 6 mois de fermeture, les musées pourront rouvrir au public dès ce mercredi avec des jauges maximales de fréquentation. A quelques heures de la réouverture, voici une sélection des expositions qui valent le détour.
La deuxième étape du déconfinement, mercredi 19 mai, marque le début du retour à la vie normale et la fin d'une partie des restrictions qui touchent la France depuis la deuxième vague de l'épidémie de Covid-19, en octobre 2020. Les cinémas, les théâtres et les musées vont pouvoir de nouveau accueillir du public avec des jauges limitées et un protocole sanitaire renforcé. En ce qui concerne les musées, la jauge est fixée à 8 m² par personne jusqu'au 9 juin, puis à 4 m² ensuite.
Au Musée de l'histoire de l'immigration de la Porte Dorée, 18 artistes du continent africain et des diasporas font sortir de l'oubli leurs cultures d'origine. "Ce qui s'oublie et ce qui reste" est une collaboration avec le Musée Al Maaden de Marrakech et s'inscrit dans la Saison Africa 2020. L'exposition est visible jusqu'au 29 août.
Dans le XVIe arrondissement, le Musée national des arts asiatiques-Guimet (MNAGG) met face à face les vestiges archéologiques du site afghan de Bamiyan et les photographies du plasticien Pascal Convert, vingt ans après la destruction des bouddhas monumentaux par les talibans. Une exposition à découvrir jusqu'au 10 octobre.
En parallèle, le musée présente une rétrospective du photographe Marc Riboud, mort en 2016, qui a exploré le monde, de l'Europe à la Chine de Mao. Marc Riboud, est l'un des grands noms de la photographie qui travailla pour l'agence de presse Magnum. Nombre de ses clichés sont restées dans l'histoire comme "le peintre de la Tour Eiffel" ou "la fille à la fleur" devant des soldats en armes lors d'une marche pour la paix au Vietnam. (jusqu'au 6 septembre).
A l'Atelier des Lumières, l'exposition immersive "Dalí, l'énigme sans fin" revient sur 60 années créatrices du maître catalan à travers ses chefs-d'œuvre, inspirés de Vélasquez, Raphaël, Vermeer ou Millet. L'exposition est rythmée par les Pink Floyd et réunit en virtuel des œuvres exposées dans les musées et fondations de différents pays (jusqu'au 2 janvier).
"Le Paris de Dufy" s'expose au Musée de Montmartre : 200 oeuvres et documents montrent le quartier de Montmartre, les ateliers parisiens, la tour Eiffel, l'Opéra, les soirées mondaines, la Seine, le canotage sur la Marne et les promenades au Bois de Boulogne qui ont inspiré le peintre (jusqu'en novembre).
Après une année de travaux et de restaurations, la Maison de Victor Hugo rouvre le 19 mai, avec un nouveau parcours de visite. Pour cause de confinement l'exposition rétrospective de François-Auguste Biard, peintre voyageur, du Grand nord au Brésil, n'a pu être montrée. Partie en Norvège, elle peut cependant être vue en ligne sur le site de Paris-Musées.
Les collections permanentes sont accessibles en attendant la prochaine exposition qui débutera le 10 juin. "Dans l'intimité du génie" présentera les sept cents feuilles de dessins réalisées par l'écrivain et qui sont conservées par la Maison de Victor Hugo.
Au Musée du Luxembourg, l'exposition "Peintres femmes, naissance d'un combat" porte sur la période 1780-1830, elle fait sortir de l'ombre des artistes femmes, qui, avant, pendant et après la révolution, ont joui d'une reconnaissance, ont formé des élèves et suivi des cours privés de grands maîtres (jusqu'au 4 juillet).
Le Musée Jacquemart-André présente, après le succès de l'exposition Turner, un autre accrochage lumineux : Paul Signac, héraut de néo-impressionnisme resté fidèle à ce courant quand il est passé de mode après la Première guerre mondiale. L'exposition montre comment cet artiste, passionné de bateau, peint la mer, avec des petites touches pures qui ne doivent pas se mélanger (jusqu'au 19 juillet).
Au Palais des Beaux-Arts, les dessins romantiques, de Géricault à Victor Hugo, tirés des collections mais aussi quelques acquisitions sont exposés, rue Bonaparte dans le VIe arrondissement. Cet accrochage illustre les préoccupations d'artistes romantiques tels que celle de Géricault sur la traite des noirs ou tel Horace Vernet sur la cause de l'indépendance de la Grèce (jusqu'au 27 juin).
"Ex-Africa" présente au Quai Branly le rapport des artistes d'origine africaine aux clichés dont l'art ancien de ce continent est l'objet. L'exposition démonte la représentation des œuvres, privées de leur signification originale. 150 pièces et installations, de l'Américain Jean-Michel Basquiat au Congolais Chéri Samba, sont présentées jusqu'au 11 juillet.
Une inauguration et une réouverture après travaux
Réouverture attendue du musée Carnavalet le 29 mai. Fermé durant 4 ans pour une subir une vaste rénovation, le musée Carnavalet fait peau neuve pour accueillir le public. La première exposition thématique, débutera dans les semaines à venir, elle mettra en lumière l’importance de Paris dans la vie et l’œuvre de l’un des plus grands photographes français du XXe siècle, Henri Cartier-Bresson.
Faire d'une ancienne halle aux blés et bourse de commerce un centre d'art contemporain, c'est le pari du milliardaire François Pinault qui expose les multiples facettes de sa vaste collection dans ce nouveau lieu d'art, évènement muséal de l'année à Paris. Retardée par le Covid, l'inauguration samedi 22 mai de la Bourse de commerce-Pinault Collection débutera avec l'exposition "Ouverture", qui s'entend pour le collectionneur breton comme ouverture à la diversité, à l'audace et aux jeunes talents.
? Prenez date !
— Bourse de Commerce — Pinault Collection (@BourseCommerce) April 30, 2021
—
L’ouverture c’est samedi 22 mai, à 11h !
Trois journées de portes ouvertes gratuites sur réservation, les 22, 23 et 24 mai, de 11h à 19h.
Pour réserver, rendez-vous sur la billetterie en ligne à partir du jeudi 6 mai ! pic.twitter.com/0Y3yoeITGH
Attention, si réservation n'est pas toujours obligatoire pour profiter des expositions, les musées conseillent tout de même aux visiteurs de réserver en ligne leurs billets.
Pour les établissements culturels l'obligation d'une réduction de la jauge a au moins un avantage pour le public. "Moins il y a de monde, plus vous êtes immergés", souligne Jacques de Tarragon, directeur de l'Atelier des Lumières.