Trois museés parisiens ont-ils participé à rendre précaire certains métiers ? Le Louvre, le Palais de la Porte Dorée ou encore la Bourse du Commerce sont visés par une plainte déposée par un syndicat pour prêt de main d'oeuvre illicite et délit de marchandage. Il leur est reproché d'avoir recours à de la sous-traitance.
Pendant un an, Maya a travaillé pour le musée du Louvre. Agente d'accueil, elle a enchaîné les contrats précaires pour un sous-traitant et a rapidement constaté les différences de traitement avec les salariés de l'établissement : "Des fois, il faisait -5°C l'hiver, l'été, on est en plein soleil, sous la canicule. On marche 10 à 15 kilomètres par jour. C'est un travail pénible qui n'est pas reconnu comme pénible par notre employeur alors que d'autres agents sont logés dans des salles, au chaud, etc. On n'est pas du tout logés à la même enseigne, pour un salaire bien inférieur."
Le constat est le même à la Bourse de Commerce - Pinault Collection où la plupart des employés sont externalisés et subissent la pression de certains cadres internes selon Valentin, agent de régie à la Bourse : "Il y a des gens qui sont démarchés pour venir nous chercher, pour venir nous poser des questions, pour venir voir si on sourit, si on donne bien les formules de politesse qu'il faut, ça nous met vraiment la pression. On a parfois un peu l'impression d'être épiés".
Des emplois précaires mais pas d'embauches
Un lien hiérarchique entre les établissements et les salariés externes dénoncé par SUD Culture. Le syndicat a porté plainte contre quatre musées dont cinq parisiens et regrette une précarisation des salariés dans le monde de la culture : "Cette sous-traitance, elle se retrouve juste à mettre de la main-d’œuvre à disposition de ses musées, de ses entreprises utilisatrices pour faire des tâches diverses et variées qui relèvent du cœur d'activité du musée et que le musée aurait dû effectuer lui-même, en embauchant", juge Juliette Bourgeois, avocate au barreau de Paris.
Contactés, les musées du Louvre et de la Porte Dorée indiquent ne pas avoir été informés d'une plainte. La bourse de Commerce, elle, n'a pas souhaité faire de commentaire.