L'intersyndicale du quotidien sportif L'Équipe appelle à une grève vendredi contre un projet du groupe Amaury, propriétaire du journal, qui prévoit une mutualisation de certains services avec les autres titres du groupe, dont Le Parisien.
Les syndicats ont exigé jeudi dans un communiqué "le retrait du projet de pôles d'expertise commun (PEC) qui est présenté actuellement" et qui concernerait 26 personnes à L'Équipe dans les services de comptabilité notamment, selon Denis Perez, délégué syndical SNJ-CGT. Les syndicats dénoncent le passage sous une autre convention, selon eux moins avantageuse, pour les salariés concernés.
Le groupe Amaury (L'Équipe, L'Équipe 21, Le Parisien-Aujourd'hui en France, France Football) a indiqué jeudi que ce rapprochement entre ses différents titres permettrait de "gagner en efficacité", assurant qu'aucune suppression de postes n'est à prévoir, contrairement à ce que craignent les syndicats.
Ces derniers dénoncent par ailleurs "la reprise en main brutale de L'Équipe par le groupe Amaury", évoquant une "révision drastique de la politique de remboursement des frais". Ils fustigent également "le renvoi express et en catimini du directeur général" du journal, François Morinière.
A la tête du quotidien depuis 2008, François Morinière avait annoncé la semaine dernière qu'il quitterait son poste le 31 octobre. Mais un désaccord avec la direction du groupe Amaury sur le projet de mutualisation -- avec lequel il n'était "pas complètement à l'aise" selon le groupe -- l'a conduit à quitter ses fonctions dès ce mardi.
Début 2014, la rédaction du Parisien s'était déjà mise en grève pour protester contre le projet de la direction de réduire le remboursement des frais.
Longtemps resté à l'écart de la crise de la presse, le journal a vu ses ventes chuter de 11% en 2013, à 243.580 exemplaires selon l'OJD.