Perçu comme une révolution lors de son invention à la fin du 19ème siècle, le soutien-gorge est de moins en moins présent aujourd'hui dans les armoires et tiroirs. D'un objet de libération à un symbole d'oppression, Le documentaire de Sandra Rude revient sur ce sous-vêtement au cœur de l'Histoire de la Femme
Après quatre siècles de corset et de tortures physiques imposées par ce vêtement, le premier modèle de soutien-gorge est présenté par sa créatrice, Herminie Cadolle, à l'Exposition Universelle de1889 à Paris. Il ne crée pourtant pas l'évènement. S'il est inspiré du corset, ce nouveau sous-vêtement ne répond pas du tout au critère de beauté principal de l'époque, qui veut à tout prix que la taille soit la plus fine possible.
Il faudra attendre la Première guerre mondiale pour voir l'invention révolutionnaire de Madame Cadolle porter le coup fatal au corset. Le soutien-gorge se révèle en effet infiniment supérieur en termes de liberté de mouvement et donc bien plus pratique pour remplacer les hommes à l'usine. Quant à l'acier utilisé pour fabriquer les armatures des corsets, il est devenu trop précieux en ces temps de guerre. Le corset cède sa place...
Quel modèle pour quel message ?
S'il est alors considéré comme libérateur, le soutien-gorge se transforme au fil des années en symbole d'hypersexualisation et d'oppression de la femme. Des femmes "exotiques" des colonies en passant par la pin-up ou la féministe révolutionnaire des années 60-70, elles sont de plus en plus nombreuses à le laisser au placard, considérant le "soutif" comme une injonction insupportable.
Alors, aujourd'hui, le soutien-gorge est-il libérateur ou contribue-t-il à maintenir les femmes dans un statut d'objet sexuel ? Réponse dans "Façonner les femmes, l'histoire du soutien-gorge" ce soir, en direct, sur France 3 Paris Île-de-France ou en replay sur france.tv/idf