Le "violeur de Tinder" bientôt jugé pour plusieurs viols et agressions sexuelles

À Paris, la cour criminelle départementale juge, dès lundi 18 mars, un homme de 38 ans. Il est soupçonné d'avoir violé ou agressé sexuellement plusieurs femmes rencontrées sur des applications de rencontre.

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Salim B. comparaît, dès le 18 mars, devant la cour criminelle départementale de Paris. Surnommé par la presse "le violeur de Tinder", l’homme de 38 ans est suspecté d’avoir violé ou agressé sexuellement 17 femmes. Leur point commun : elles ont toutes été approchées sur internet. L’homme se présentait comme photographe à la recherche de modèles.

Il conteste tout, et admet seulement s'être servi de son métier de photographe comme "prétexte" pour attirer des femmes chez lui et assouvir une "addiction au sexe". Durant l'enquête, il a maintenu qu'aucune des femmes n'avait dit non "à quelque chose qu'il continuait à faire". Il estime que les plaignantes avaient "regretté" a posteriori, ou s'étaient "concertées" entre elles pour l'atteindre.

Le procès qui s’ouvre doit durer 11 jours, jusqu’au 29 mars prochain.

Des faits minutieusement préparés

La police a relevé un "modus operandi" toujours quasiment identique et les "grandes similitudes" entre les récits des 17 plaignantes. Les enquêteurs ont relevé une "forme d'industrialisation" du processus mis en place. Ils évoquent un "cahier des charges précisément décrit dans plusieurs fichiers Excel", avec phrases d'accroche, compliments, propositions et envois "en masse" de sollicitations à de potentielles modèles, en profitant de sa notoriété de photographe.

Ces femmes à qui Salim B. disait qu'elles étaient "uniques", sa "muse". Elles arrivaient chez lui pour un shooting photo, se voyaient offrir de l'alcool. Toutes décrivent ensuite une ivresse anormale et rapide, et une perte de force. La police soupçonne une "soumission chimique". Des traces de drogue ou d'antihistaminiques ayant été retrouvées chez plusieurs d'entre elles, ce que nie le concerné. 

Les plaignantes décrivent ensuite un brusque changement de comportement, et des rapports sexuels imposés malgré leur refus. S’ensuit alors une attitude indifférente ou minimisant ce qu'il venait de se produire. Il refusait toujours d'envoyer les photos du shooting.

Un homme connu des services de police

"Aujourd'hui comme depuis le premier jour de cette procédure, Salim B. conteste l'ensemble des accusations dirigées contre lui", ont indiqué ses avocats, Irina Kratz et Ambroise Vienet-Legué. "Les investigations menées ont permis de révéler de très nombreux éléments à décharge qui contredisent ces accusations", ont-ils ajouté. Les deux représentants de Salim B. espèrent que le procès soit "enfin l'occasion d'en débattre".

Placé en détention provisoire en 2016, Salim B. était resté 2 ans et demi en prison avant d'être relâché sous contrôle judiciaire, en 2019. Il avait alors interdiction d'exercer le métier de photographe. Plusieurs plaignantes avaient signalé à la justice son "activité importante" sur les applications de rencontre. De nouvelles plaintes arrivant, il a de nouveau été mis en examen pour viols et agressions sexuelles. L’enquête est toujours en cours. Il est retourné en prison en juillet dernier.

La cour criminelle départementale siège sans jury, et est uniquement composée de 5 juges professionnels. Ces magistrats doivent statuer dans les prochains jours sur la culpabilité ou non, de la personne concernée. 

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