C'est à Paris l'un des rares endroits où les patients peuvent être soignés sans avancer de l'argent. 30 000 patients par an, le fréquentent. Plusieurs spécialités sont appelées à disparaître selon un projet de la direction.
Géré par la CRAMIF, la caisse régionale d'assurance maladie d'Île-de-France, l'activité actuelle du centre de santé de Stalingrad dans le 19e arrondissement est menacée. La direction a annoncé vouloir supprimer 25 des 75 emplois du centre. Sont concernés, entre autres, des postes de kinésithérapeutes ou dans le service de radiologie. L'établissement pluridisciplinaire accueille près de 30 000 patients par an.
C'est l'incompréhension pour le personnel médical. "C'est le dernier centre de santé publique qui applique les tarifs de sécurité sociale avec avance de frais. Où il n'y a pas de ticket modérateur. Les patients sont tous en train de nous dire qu'est-ce qu'on fait ? Où on va ?", déplore Laurent Bachelet, kinésithérapeute au centre médical Stalingrad.
"C'est une aberration ! Je ne comprends pas pourquoi ? Il me semble que ça fonctionne assez bien", s'alarme une patiente. "C'est vraiment dommage parce que c'était bien pratique, c'est proche de chez moi", explique un habitué de ce centre.
Un audit qui pointe un déficit chronique
La décision de fermer certains services fait suite à un audit de la Caisse nationale d'assurance maladie qui pointe un déficit chronique du centre. Une justification inaudible aux yeux des syndicats de personnels dans l'établissement.
"On fait du secteur 1 à la sécurité sociale. On n'est pas là pour faire de l'argent. On est là pour soigner les gens en fonction de leurs besoins. Voilà, c'est notre philosophie", insiste Alain Yvkovic, délégué syndical FO du centre médical Stalingrad
Du côté de la CRAMIF, on évoque un nouveau projet préservant l'offre de médecine générale et dentaire afin d'améliorer la situation financière du centre.