Des milliers de personnes ont manifesté samedi à Paris et dans les grandes villes contre les violences faites aux femmes, en réclamant des moyens supplémentaires au gouvernement. Pour les associations féministes, les mesures mises en place ne " suffisent pas ".
Pour cette Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, associations féministes et syndicats ont appelé à manifester dans toute la France pour une meilleure protection des femmes victimes de violences.
À Paris, le cortège s'est élancé vers 14 heures de la place de la Nation en direction de la place de la République. Des familles de victimes de féminicides ont défilé dans les premiers rangs de la manifestation. Plusieurs Femens ont rejoint le rassemblement et ont effectué une intervention. La marche a rassemblé 80.000 personnes entre la place de la Nation et la place de la République selon Nous toutes et la CGT, 16.500 personnes selon la préfecture de police.
La "persistance de la violence faite aux femmes n'est pas une fatalité", "nous devons y mettre fin et nous allons le faire", a déclaré le président de la République dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux samedi matin.
Il a énuméré les actions déjà mises en place (élargissement des horaires du 3919, mise en place d'une plateforme numérique d'accompagnement, facilitation du dépôt de plainte, augmentation du nombre d'enquêteurs dédiés, déploiement de "téléphones grave danger" et de "bracelets danger immédiat", création de places d'hébergement d'urgence) et s'est félicité d'efforts "qui ont porté leurs fruits".
"Les réformes à la marge ne suffisent pas"
Mais pour les associations féministes, les syndicats et des personnalités de gauche, on est loin du compte. "Les réformes à la marge ne suffisent pas", a déclaré samedi lors d'un point presse Maëlle Lenoir, de la coordination nationale du collectif Nous toutes. Le collectif évalue à "plus de 2 milliards d'euros" le montant requis pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes.
Même chiffre avancé par Sophie Binet, numéro une de la CGT, qui s'exprimait au nom de l'intersyndicale aux côtés de Marylise Léon, à la tête de la CFDT, avant le début de la manifestation: "Nous demandons des moyens financiers, 2 milliards d'euros, pour avoir une politique globale contre les violences sexuelles et sexistes, au travail et dans la vie" quotidienne.
Puissante marche contre les violences sexistes et sexuelles à Paris.
— Clémence Guetté (@Clemence_Guette) November 25, 2023
Il est temps pour le gouvernement de sortir de l'inaction. Écoutez les demandes associatives et citoyennes ! #NousToutes pic.twitter.com/biaMxyfc41
Le mouvement Grève féministe avait appelé lui aussi à se joindre aux rassemblements sur le territoire.
Sur TF1, la députée LFI Clémentine Autain a estimé qu'il faudrait "entre deux et trois milliards" d'euros, "soit l'équivalent de l'impôt sur la fortune qu'a supprimé Emmanuel Macron". "Nous ne voulons plus compter nos mortes", a martelé Maëlle Lenoir. "Nous ne voulons plus avoir à manifester".
En 2022, 118 féminicides ont été recensés, un chiffre quasi stable par rapport à 2021, selon les chiffres officiels. Sur les 11 premiers mois de 2023, les associations féministes ont répertorié 121 féminicides.