En pleine polémique sur la restructuration de l'Hotel-Dieu, la directrice des Hopitaux de Paris est débarquée. Mireille Faugère est remplacée par Martin Hirsch, ancien président d'Emmaüs, père du RSA sous Nicolas Sarkozy. Sa mission : calmer les tensions à quelques mois des élections municipales
Martin Hirsch, père du RSA et ancien membre du gouvernement Sarkozy, fait son retour pour prendre la tête des hôpitaux parisiens de l'AP-HP, le gouvernement ayant finalement décidé d'évincer Mireille Faugère, très controversée pour sa restructuration de l'Hôtel-Dieu.
A près de 50 ans, Martin Hirsch va donc diriger le premier CHU d'Europe qui compte 37 établissements, dont l'Hôtel-Dieu, répartis en Ile-de-France, avec un effectif de 92.000 personnes. Cette nomination,sera officialisée en Conseil des ministres.
Nommé en 2007 Haut commissaire aux solidarités actives, ce symbole de l'ouverture à gauche voulue par Nicolas Sarkozy, avait auparavant succédé à l'abbé Pierre à la tête d'Emmaüs-France. Enarque, il connaît déjà l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, souvent décrite comme un "paquebot ingouvernable", pour avoir été de 1995 à 1997 directeur de la pharmacie centrale des hôpitaux de Paris.
Mme Faugère a été nommée directrice générale en septembre 2010, sur fond de tensions autour d'un plan stratégique visant à atteindre l'équilibre financier en 2012. Un objectif qu'elle avait finalement repoussé à 2015 en raison du contexte économique "tendu". Son éviction, réclamée par une partie des syndicats et les opposants à la restructuration de l'Hôtel-Dieu, était évoquée depuis plusieurs semaines.
Car le passage de Mme Faugère à l'AP-HP restera surtout marqué par la mise en oeuvre du projet de transformation de l'Hôtel-Dieu, hôpital historique situé au coeur de Paris, dont la rénovation était jugée trop coûteuse.
Ce projet prévoit de transformer l'établissement parisien en centre de recherche et d'enseignement, sans lits d'hospitalisation, accueillant notamment le siège de l'AP-HP. Dans ce cadre, les urgences de l'hôpital, qui accueillent plus de 40.000 patients par an, sont progressivement remplacées par un centre de consultation ouvert 24H/24 et sept jours sur sept.
Malgré de vives oppositions syndicales et politiques et l'intervention de la ministre de la Santé Marisol Touraine qui avait demandé de "décaler" le calendrier, les pompiers ont amené lundi 4 novembre - date prévue de la fermeture - leur dernier patient aux urgences: les cas les plus graves sont désormais orientés vers les autres hôpitaux de la capitale.