Masques et gestes barrières absents lors d'une messe, une enquête ouverte

En plein week-end de Pâques, une messe s’est tenue samedi en l’église Saint-Eugène-Sainte-Cécile à Paris (IXe arrondissement) sans aucun respect des règles sanitaires. Le parquet de Paris à ouvert une enquête préliminaire pour mise en danger de la vie d’autrui.

Ce week-end, le monde catholique célébrait la fête de Pâques, commémorant la résurrection du Christ. Le gouvernement avait autorisé les offices religieux à se tenir malgré la crise sanitaire, avec toutefois des règles à respecter dans l’enceinte des églises : notamment le port du masque et une distanciation sociale équivalente à deux sièges vides entre chaque fidèle.

Ces règles – de même que les mesures barrières en général – semblent avoir été reléguées aux oubliettes le soir du samedi 3 avril lors d’une messe consacrée à la Vigile Pascale dans l’église Saint-Eugène Sainte-Cécile de Paris (IXe arrondissement). C’est en tout cas ce que relèvent les images d’une vidéo relayée par nos confrères du Parisien lundi.

On peut y voir une église bondée, des fidèles nombreux et souvent sans masque, serrés les uns contre les autres mais également un prêtre qui officie lui-même sans masque et donne l’hostie de la main directement dans la bouche des communiants.

"Mesure respectée dans la mesure du possible"

Une dizaine de baptêmes ont également eu lieu. Les ex-futurs baptisés ont plongé à tour de rôle la tête dans l’eau d’un même baptistaire. La vidéo – dans un premier temps mise en ligne sur la plateforme Youtube – a depuis été supprimée. Il n’empêche que la diffusion de ces images a fait couler beaucoup d’encre.

Il est clair que les gens ne portent pas de masque, que la communion est donnée sans précautions et que les gens sont trop proches les uns des autres (…) c’est tout à fait anormal.

Mgr Denis Jachiet, évêque auxiliaire de Paris

"La présence exceptionnelle pour la Vigile Pascale a été gérée selon les indications générales", a affirmé l’église Saint-Eugène Sainte-Cécile à France 3 Paris Ile-de-France. "Les mesures sanitaires ont été respectées dans la mesure du possible. Les participants avaient majoritairement un masque. Les fidèles n'ont pas excédé 250-280 pour une capacité de 600 places au sol. Les gestes du baptême étaient accompagnés de lingettes imprégnées de gel hydroalcoolique. La communion se fait avec un pot d'éthanol. Le service de messe se fait sans face à face", complète-t-elle.

"Sanctions"

Mais le diocèse de Paris ne l’entend pas de cette oreille. L’institution catholique a rendue obligatoire le port du masque dans les églises pour les plus de 11 ans, de même que la distanciation entre les fidèles. La vidéo de la messe ne lui a pas échappé. "Il est clair que les gens ne portent pas de masque, que la communion est donnée sans précautions et que les gens sont trop proches les uns des autres (…) c’est tout à fait anormal", explique à nos confrères de France 2 Mgr Denis Jachiet, évêque auxiliaire de Paris, expliquant dans le même temps le fait que "tous les curés attentifs et portant attention à la santé des personnes sont déçus que l’un des leurs n’ait pas été aussi attentif".

Sur la procédure à suivre, "dans une situation pareille, il y a convocation de la personne pour explications, l’obtention de garanties que les choses vont être appliquées à la lettre, et éventuellement des sanctions" si c’est nécessaire, ajoute Mgr Jachiet, expliquant que celles-ci peuvent être "de tout ordre". "Rappeler les consignes et manifester à l’occasion de ce cas particulier que nous sommes attentifs donnera peut-être à tout le monde l’idée d’être plus vigilant", espère-t-il.

De son côté, le Parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour "mise en danger de la vie d'autrui".

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