Des médiateurs se promènent depuis quelques semaines dans les rues de Sceaux pour tranquilliser les habitants et créer un lien entre les générations. Pour certains, ils contribuent aussi à réduire le sentiment d'insécurité.
À Sceaux, dans les Hauts-de-Seine, impossible de les rater avec leurs grands manteaux orange. Depuis un mois, les habitants de la commune les croisent à chaque coin de rue. Cinq médiateurs sillonnent la ville toute l'après-midi du mardi au samedi. Leur métier : dialoguer avec les riverains.
Une habitante se plaint depuis plusieurs jours du squat de jeunes dans un parc, grâce aux médiateurs, elle a pu faire passer le message : "Parfois, on n'arrive pas à parler à certaines personnes, particulièrement les plus jeunes, et donc, comme ils font la médiation, on leur donne des suggestions, on leur parle de nos problèmes et ils vont parler avec les jeunes".
"On fait du rappel aux règles mais pas du rappel à l'ordre"
Au centre social, les "jeunes" n'ont pas souhaité commenter cette nouvelle présence dans leur quartier. Incivilités, problèmes de voisinage, de voiries, les médiateurs tentent d'être sur tous les fronts mas certains habitants restent sceptiques.
Ces médiateurs ne sont pas des grands frères, pour garder une certaine distance avec la population, aucun d'entre eux n'habite sur place. "On a pu établir un dialogue avant de passer à la police. Nous, on est le premier maillon de la chaîne et on ne fait que du dialogue, rien d'autre. On fait du rappel aux règles mais pas du rappel à l'ordre", résume Mikael Illan, médiateur pour la ville de Sceaux.
Cette action publique est financée à hauteur de 300 000 euros par an par la commune et le Département. Difficile de faire un bilan du dispositif aussi tôt, apprendre à apprivoiser les habitants et à vivre ensemble demande parfois beaucoup de temps.