Un jeune homme devait être jugé ce mardi mais le procès a été renvoyé au 26 juin. Il est suspecté d'avoir proféré des menaces de mort sur les réseaux sociaux à l'encontre du proviseur du lycée Maurice Ravel, qui a depuis quitté ses fonctions et ne sera pas présent à l'audience.
"C'est une dinguerie. Faut le brûler vif, ce chien." Le jeune homme de 26 ans a proféré ces menaces sur le réseau social X, ex Twitter, après que sa sœur lui a rapporté ce qui s'était passé dans l'établissement scolaire. Des propos qu'il a dit "regretter" et pour lesquels il a "présenté ses excuses" à la victime.
Le prévenu qui devait être jugé mi-mars avait demandé un délai pour préparer sa défense. Il devait comparaître ce mardi après-midi pour "provocation publique non suivie d'effet à commettre une atteinte volontaire à la vie".
Le procès, prévu en comparution immédiate, a été renvoyé à la 17e chambre du tribunal de Paris, spécialisée notamment dans les délits relatifs à la liberté d'expression et se tiendra le 26 juin.
Inconnu de la justice, le jeune homme, qui s'exprime dans une langue soutenue, est titulaire d'un master et cherche un emploi comme "project manager" dans le "web digital". "Il y a un fort décalage entre sa personnalité et la violence des propos" incriminés, a observé son avocat, Me Thibault Kempf.
Placé sous contrôle judiciaire, il encourt cinq ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.
Menaces de mort après une altercation avec une élève
Le 28 février, le proviseur avait "rappelé à trois élèves leur obligation de retirer leur voile" dans l'enceinte de l'établissement scolaire parisien, selon le parquet de Paris. "L'une d'elles, majeure et scolarisée en BTS, avait ignoré le proviseur, ce qui a provoqué une altercation", ajoute le ministère public.
Des menaces de mort à l'encontre du proviseur ont ensuite été proférées sur internet. L'enquête du pôle national de lutte contre la haine en ligne, division spécialisée du parquet de Paris, a ensuite abouti à l'interpellation du suspect.
L'élève, de son côté, a déposé plainte "pour violences n'ayant pas entraîné d'incapacité de travail", et le proviseur pour "acte d'intimidation envers une personne participant à l'exécution d'une mission de service public pour obtenir une dérogation aux règles régissant ce service".
Le proviseur n'est aujourd'hui plus en poste pour des "raisons de sécurité", selon un message de son successeur. Le fonctionnaire a bénéficié à sa demande d'un "départ anticipé" à la retraite, prévue sous quelques mois confirme le rectorat de Paris.