Ce mercredi s'est ouvert le procès de l’homme accusé d’avoir, en février dernier, lancé sur X des menaces de mort à l’encontre du proviseur du lycée Ravel à Paris. Un an de prison avec sursis et un stage au mémorial de la Shoah a été requis par le parquet.
Après deux reports, en avril et en juin, l'homme de 27 ans était jugé ce mercredi au tribunal correctionnel de Paris. Une peine d'un an de prison avec sursis a été requise par le parquet. Dans ses réquisitions, la procureure a également demandé à ce que cet homme qui avait menacé de mort le proviseur du lycée Maurice Ravel à Paris effectue un stage, à ses frais, au mémorial de la Shoah à Paris.
Mis en cause pour "provocation publique non suivie d’effet à commettre une atteinte volontaire à la vie", l'homme risque jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.
"Il faut le brûler ce chien"
Les faits s'étaient déroulés à la fin février. Le proviseur du lycée Maurice Ravel à Paris avait eu une altercation avec une élève pour qu'elle enlève son voile, dans l'enceinte du lycée. Il avait été ensuite accusé de violence par cette élève de BTS.
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Il avait reçu, après cela, plusieurs menaces sur les réseaux sociaux, dont ce message du jeune homme jugé aujourd'hui pour avoir appelé à le "brûler vif". Ces menaces ont conduit le proviseur à quitter ses fonctions fin mars.
L'homme soupçonné d'avoir tenu ces propos est titulaire d'un master et cherche un emploi comme "project manager" dans le "web digital". Devant le tribunal fin avril, il avait dit "regretter" ses propos et "présenté ses excuses" à la victime.
Le témoignage du proviseur
Dans une lettre consultée, par France 3 Île-de-France, le proviseur relate le traumatisme qu'il a vécu et l'inquiétude qu'il a ressentie suite aux menaces diffusées sur Internet. "Malgré moi, malgré mon expérience, et mon habitude à gérer les situations conflictuelles, j’étais anxieux, au point de ne plus sortir à pied dans le quartier... J’ai pris un verre un soir, avec des amis, à la terrasse de la brasserie à côté du lycée, je n’arrêtais pas de regarder autour de moi et de scruter les passants", explique-t-il.
"Les individus qui menacent de mort et incitent à la violence sur Internet ne se rendent pas compte des traumatismes qu'ils engendrent d'autant plus qu'il y a déjà eu les assassinats de Samuel Paty et de Dominique Bernard", insiste-t-il dans ce courrier.
Ce mercredi, de nombreux proviseurs étaient présents au tribunal en soutien à leur collègue. Le syndicat des proviseurs a annoncé se porter partie civile.