Le procès d'un homme de 27 ans soupçonné d'avoir menacé de mort le proviseur du lycée Maurice Ravel à Paris, est de nouveau renvoyé. Il devait s'ouvrir ce mercredi 26 juin, à Paris. Cela faisait suite à une altercation avec une élève, au sujet du voile, à la fin du mois de février dernier.
Procès encore renvoyé au 2 octobre prochain, pour l'auteur présumé de ces menaces. Cette fois, c'est le tribunal qui demande l'ajournement de l'audience, "en raison du nombre important d'affaires qui doivent être examinées dans la journée, et afin que le dossier soit jugé dans de bonnes conditions". L'homme de 27 ans devait comparaître ce 26 juin pour avoir diffusé un message, sur le réseau social X (anciennement Twitter) : "C'est une dinguerie. Faut le brûler vif, ce chien".
Dans ces propos qui ont été diffusés en ligne, le jeune homme visait le proviseur du lycée situé dans le 20e arrondissement de Paris. L'audience doit porter sur des faits qui se sont produits le 28 février dernier. Ce jour-là, le directeur de cet établissement scolaire avait eu une altercation avec une élève majeure. Il lui avait demandé de retirer son voile dans l'enceinte de l'établissement. S'en sont alors suivies ces menaces de mort, sur internet. Ce qui a entraîné une forte indignation, et le départ à la retraite anticipée du proviseur.
Cet homme de 27 ans fera face aux juges pour "provocation publique non suivie d'effet à commettre une atteinte volontaire à la vie". Il devait être jugé en avril dernier, mais avait déjà demandé un premier renvoi, pour préparer sa défense. Avant que le procès ne soit renvoyé devant la 17e chambre du tribunal judiciaire de Paris, compétente pour les délits relatifs à la liberté d'expression. Le mis en cause, interpellé mi-mars, est inconnu de la justice.
Des regrets et un engrenage infernal
Cette personne soupçonnée d'avoir tenu ces propos est titulaire d'un master et cherche un emploi comme "project manager" dans le "web digital". Devant le tribunal fin avril, il avait dit "regretter" ses propos et "présenté ses excuses" à la victime. Il avait proféré ses menaces après que sa sœur lui eut rapporté ce qui s'était passé dans l'établissement scolaire.
Selon l'avocat du proviseur, Francis Lec, la version de la lycéenne, pas directement témoin des faits, était mensongère. Le proviseur "a été pris dans un engrenage infernal à partir d'un mensonge de la part d'une élève", un emballement qui présente des similitudes avec celui ayant mené à l'assassinat du professeur Samuel Paty, en octobre 2020 dans les Yvelines, a estimé son conseil.
Plainte contre plainte
À la suite de ces incidents, le proviseur avait dû anticiper de quelques mois son départ en retraite. Le responsable éducatif avait aussi porté plainte pour "acte d'intimidation envers une personne participant à l'exécution d'une mission de service public pour obtenir une dérogation aux règles régissant ce service".
L'élève impliquée dans l'altercation, quant à elle, avait déposé plainte contre le proviseur pour violences, mais sa plainte a été classée sans suite pour "infraction insuffisamment caractérisée".
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Mi-mars, un autre homme également interpellé dans le cadre de cette enquête a été jugé en comparution immédiate à Lisieux (Calvados). Il a été relaxé, mais le parquet a fait appel.