Meurtre de Lola : l'avocat de Dahbia B., la meurtrière présumée de la collégienne, à l'assaut des rumeurs

Me Alexandre Silva, l'avocat de Dahbia B. s'élève contre les rumeurs et la désinformation lors d'un point presse au tribunal judiciaire de Paris ce mercredi.

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Depuis la découverte vendredi dernier, du corps de la jeune collégienne dans le XIXe arr de Paris dans une malle, Alexandre Silva, l'avocat de Dahbia B. fait face à de nombreuses rumeurs et désinformations. Au cours d'un point presse qui s'est tenu ce mercredi au tribunal judiciaire de Paris, Me Alexandre Silva a appelé à faire cesser les "mésinformations voire les mensonges" autour de cette affaire.

Pas de mobile raciste selon l'avocat de Lola

Ce mercredi, il a démenti la rumeur qui "consisterait à laisser entendre que le mobile du meurtre de la petite Lola serait animé par un mobile raciste". "Ce mobile n'est absolument pas vérifié, c'est faux, cela n'a jamais été envisagé", a-t-il affirmé.

Dahbia B., 24 ans, a été mise en examen lundi pour meurtre et viol aggravé sur mineur, puis placée en détention provisoire. Aucune circonstance aggravante relative au racisme n'a été retenue à ce stade de l'enquête.

Récupération politique

Le meurtre de Lola a soulève des débats houleux dans la classe politique et de multiples passes d'armes à l'Assemblée nationale. "Le débat ou la récupération politique (...) qui découlent de cette rumeur et de bien évidemment l'OQTF", l'obligation de quitter le territoire qui avait été délivrée en août à sa cliente, est "une question politique sur laquelle je ne me pencherai pas puisque je ne suis qu'un modeste avocat", a commenté Me Silva.

Les circonstances de la mort de Lola et le profil de la suspecte, de nationalité algérienne, ont suscité de vives critiques à droite et à l'extrême droite, qui ont notamment reproché au gouvernement une mauvaise gestion de l'immigration irrégulière.

Interpellée le 21 août dernier dans un aéroport français pour défaut de titre de séjour, elle se voit délivrer une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Comme elle n'a aucun antécédent judiciaire, elle n'est pas placée dans un centre de rétention administrative (Cra), mais laissée libre avec un délai de trente jours pour regagner l'Algérie.

La question de la perpétuité

L'avocat a également tenu à rappeler que, contrairement à ce qu'affirment "des intervenants sur les plateaux" de télévision, "il existe un certain nombre d'infractions particulièrement graves qui encourent la réclusion criminelle à perpétuité incompressible, c'est-à-dire sans possibilité pour la personne de ne jamais sortir de prison". "L'infraction qui est précisément reprochée à ma cliente appartient à l'une de ces qualifications", a souligné Me Silva.

En outre, il a rappelé qu'une personne déclarée irresponsable pénalement "peut passer l'intégralité de sa vie dans un hôpital psychiatrique dès lors qu'elle n'est pas jugée apte à être remise en liberté, si j'ose dire", a-t-il insisté. Comme dans toute procédure criminelle, une ou plusieurs expertises psychiatriques seront ordonnées lors de l'instruction pour déterminer la responsabilité pénale de Dahbia B., qui souffrirait de troubles psychiatriques.

"J'apporte ces précisions, car ces 'mésinformations' voire ces mensonges ont pour effet dans l'esprit du public de susciter une angoisse et surtout de ne pas avoir confiance dans la justice française", a aussi affirmé Me Silva.

Sources : AFP

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