Réouverture des universités fermées, intégration des étudiants réfugiés ukrainiens et également celle des "sans-facs" à Nanterre. Ce jeudi à Paris, les étudiants mobilisés ont fait entendre leurs revendications.
"Résistance !" Les chants des étudiants ont résonné ce jeudi matin devant la Maison des Universités dans le 5ème arrondissement de Paris. Ce bâtiment devait accueillir la conférence des présidents d'universités qui a été finalement annulée.
"Nous sommes ici pour défendre notre avenir, nos conditions d'étude et de vie", s'exclame Barth Piron, trésorier de l'UNEF Nanterre.
À l'initiative notamment du syndicat étudiant UNEF des Hauts-de-Seine, des dizaines d'étudiants se sont réunis à Paris pour porter plusieurs revendications. "Nous demandons d'abord la réouverture des universités fermées pour empêcher les rassemblements étudiants", explique le trésorier.
En cause, la fermeture de plusieurs campus après des rassemblements étudiants devant la Sorbonne, Sciences Po Paris ou encore Paris 8. La semaine dernière, les étudiants ont occupés différents établissements suite au résultat du premier tour de l'élection présidentielle.
Autre revendication : l'intégration et de la régularisation des étudiants étrangers dans les facs.
"On mène le combat pour la régularisation depuis 16 mois"
A Paris 8, ils demandent la régularisation des étudiants étrangers. Un certain nombre d'entre-eux restent sans titre de séjour : "Il y a encore 23 dossiers de régularisation qui n'ont pas reçu de réponse sur les 32 que l'université doit traiter", explique Mario Louis Jeune, responsable du collectif des étudiants étrangers de Paris 8.
L'étudiant en philosophie note également que l'obtention d'un titre de séjour permettrait aux étudiants toujours en attente de faciliter leur accès à un logement étudiant. "Ces étudiants méritent de meilleures conditions de vie décentes, pour la plupart, ce sont des gens qui ont des situations difficiles dans leur pays".
La mobilisation entend également demander l'intégration dans les facs franciliennes des réfugiés ukrainiens qui fuient l'invasion russe. À Paris 8, 200 étudiants ukrainiens restent encore sur liste d'attente.
Autre enjeu pour le collectif des étudiants étrangers, intégrer à l'université des étudiants non-ukrainiens qui fuient la guerre. "On nous explique que le titre de séjour leur ait délivré afin qu'il puisse préparer le retour dans leur pays d'origine, mais ce sont des gens qui ont déjà fait beaucoup d'efforts. Ils devraient pouvoir poursuivre leurs études pour préparer leur avenir", souligne Mario Louis Jeune.
Les "sans-facs" de Paris-Nanterre également mobilisés
Les "sans-facs" qui occupent depuis 170 jours les locaux de l'université Paris-Nanterre se sont joints à la mobilisation. Les "sans-facs" sont des étudiants de l'université des Hauts-de-Seine qui ne se sont pas encore vus allouer de place.
Une situation qui concerne des étudiants de tous les niveaux, de la première année de licence au master 2. "Il y avait une soixante 'sans-facs' lorsque nous avons démarré l'occupation", explique Barth Piron, étudiant en master d'histoire qui occupe les locaux avec une cinquantaine de personnes depuis le 27 octobre dernier.
Il reste aujourd'hui 21 étudiants sans affectations dans une filière. "Nous demandons à la présidence l'inscription d'au moins 11 de ces étudiants pour que puissions lever l'occupation", conclut-il.
Cet après-midi, un autre rassemblement étudiant et lycéen a lieu aux Arènes de Lutèce dans le 5e arrondissement de la capitale. Le cortège manifeste également contre l'opposition entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour. Des revendications climatiques sont au cœur de ce rassemblement initié par le collectif "Les étudiants vont bien".
Ce jeudi, de nombreux lycées parisiens ont été bloqués par des élèves. Ainsi, l'entrée du lycée Colbert dans le 10ème arrondissement a été bloquée à l'aide de poubelles. Des barricades ont été érigées devant le Lycée Hélène Boucher dans le 20ème. Des rassemblements avaient également lieu devant le lycée Jules Ferry dans le 9ème et le Lycée Voltaire dans le 11ème.
De nouveaux rassemblements étudiants sont prévus ce week-end à Paris.