Potentiellement vecteurs de maladies (dengue, chikungunya, zika), le moustique tigre est en 2022 présent dans tous les départements franciliens. Les instances sanitaires régionales et nationales ont mis en place des mesures pour s’en protéger et lutter contre leur prolifération.
D'une taille inférieure à 0,5 cm, des ailes noires, un corps rayé blanc et noir très contrasté, silencieux, davantage diurne que noctambule… on parle bien entendu du moustique tigre – de son nom complet Aedes albopictus. Il fait son grand retour du fait de l’arrivée du beau temps et de la chaleur.
Ces dernières années, il a élu domicile dans de nombreux départements français, y compris dans notre région. Il est présent dans tous les départements franciliens. Toute l’Île-de-France vient d’être placée en vigilance rouge par l’association Vigilance Moustiques. Jusqu’en 2022, seul le Val-d’Oise était épargnée par l’implantation du moustique.
"Anthropophile opportuniste"
Un dispositif de surveillance renforcée est mis en place du 1er mai au 30 novembre car il s’agit de la période d’activité du moustique tigre. Et pour cause, ils peuvent être des vecteurs de transmission de nombreuses maladies : comme la dengue, le chikungunya, ou encore le zika.
La condition est que le moustique soit déjà porteur de ladite maladie, c’est-à-dire qu’il ait piqué une personne préalablement infectée. L’Agence régionale de santé (ARS) francilienne précise toutefois qu’"aucun cas de transmission de virus par ce moustique n’a été observé en région Île-de-France".
Anthropophile opportuniste, le moustique tigre aime se nourrir sur l’Homme.
ANSES
L’objectif de la surveillance est double : "Il s’agit à la fois de ralentir la progression de l’implantation du moustique tigre dans les départements où il n’est pas encore présent et de limiter le risque d’importation et de circulation des virus dont il peut être le vecteur en métropole", explique le ministère de la Santé.
"Anthropophile opportuniste, le moustique tigre aime se nourrir sur l’Homme", rappelle l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES).
Mesures et précautions
Mais comment se protéger du moustique tigre ? Voici quelques conseils. "La première série de mesure et de se couvrir soi-même, avec des lotions répulsives à base d’actifs efficaces comme l’Icaridine. On essaye aussi de se mettre des vêtements de couleur claire avec des manches, et des pantalons", explique Stéphane Robert, président de l’association Vigilance Moustique.
On a du mal à le cerner, du fait de la difficulté de détecter toutes les moindres petites retenues d’eau.
Stéphane Robert, association Vigilance Moustiques
Concernant la prévention de la prolifération, il explique qu’il faut être "vigilant sur la présence des moustiques autour de vous. Un moustique tigre n’a besoin que de quelques millilitres d’eau pour pouvoir faire un petit gîte larvaire et pondre ses œufs".
Il faut donc veiller à ce qu’il n’y ait pas, dans le jardin ou dans les gouttières, des petites retenues d’eau dans lesquelles ils vont pouvoir pondre. "Une fois que le moustique tigre est implanté et actif, on ne peut plus l’empêcher de progresser (…) On a du mal à le cerner, du fait de la difficulté de détecter toutes les moindres petites retenues d’eau", précise Stéphane Robert.
L’ARS francilienne a indiqué sur son compte Twitter qu’en Île-de-France, "l'espèce poursuit sa prolifération (20% de la région colonisée)". Elle a également diffusé une vidéo rappelant les bons gestes à adopter pour éviter la prolifération des moustiques tigres.
"L’Île-de-France est une région en forte mutation urbaine et la prévention du moustique tigre passe par la gestion de l’urbanisme et des espaces naturels", indique l’ARS francilienne sur son site internet. Cette prévention "doit donc s’inscrire à la fois dans les actions de lutte contre le changement climatique et dans des projets d’urbanisme favorables à la santé", ajoute l’institution.
L'Anses a mis en place un site internet pour signaler le moustique tigre. "L’ensemble de la population peut participer à la surveillance de cette espèce afin de mieux connaître sa répartition", indique-t-elle.