Municipales 2020 à Paris : les temps forts du Grand Débat

Les trois candidates à la mairie de Paris, Anne Hidalgo (Union de la gauche), Rachida Dati (Union de la droite) et Agnès Buzyn (Union du centre) ont débattu sur France 3 Paris Île-de-France et franceinfo ce mercredi soir. Voici ce qu'il faut en retenir.

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A 10 jours du second tour de l’élection municipale, les trois candidates en lice à Paris, Agnès Buzyn, Rachida Dati et Anne Hidalgo ont débattu sur franceinfo, France 3 Paris Ile-de-France et francebleu.fr.

Et la première question qui a été abordée, est celle de la crise du coronavirus. Agnès Buzyn, elle, a pointé le risque d'une crise économique. "Il faut donner tous les moyens pour prévenir la crise économique et sociale qui est devant nous." Elle souhaite ainsi un "grand plan Marshall pour les commerces".

Rachida Dati, elle aussi, a affirmé que cette crise "était loin d'être terminée". Elle s'est dite "confortée" dans son projet par la crise sanitaire autour de "deux fondamentaux : la sécurité. La délinquance n'a cessé d'augmenter" et "la propreté. Paris était très sale avant le confinement, et cela s'est aggravé pendant le confinement alors qu'il n'y avait personne dans les rues."

Anne Hidalgo pense, elle, que la "crise a pointé nos fragilités mais aussi la force d'un service public : je pense aux hôpitaux mais aussi aux agents municipaux. La force de toute cette première ligne de femmes et d'hommes qui nous ont permis de surmonter ces difficultés". Face à la crise économique qui promet d'arriver, elle veut "apporter tout [son] soutien aux entreprises et au monde de la culture".

Les propositions pour soutenir les commerçants

Chaque candidate propose ainsi un plan de relance. Celui de Rachida Dati reposerait sur "trois axes : un fiscal qui est dans l'exonération de l'ensemble des charges, des taxes, des redevances, de toutes les cotisations", "le deuxième axe sera la création d'un fond de soutien" doté de 300 millions d'euros "évolutif en fonction de la crise". Enfin, elle veut un "grand plan d'isolation thermique de l'ensemble du parc social parisien qui est très fortement dégradé".

Agnès Buzyn veut exonérer les commerces de toutes les charges pendant un an, cela pourrait être reconductible et la création d'un fond de solidarité "à la main des maires d'arrondissement". Autre proposition : étendre les ouvertures des commerces le soir et les dimanches. "L'extension des horaires ne coûte pas à la ville. Elle permet à tous ceux qui veulent travailler plus de récupérer du chiffre d'affaires. Ce n'est pas forcément jusqu'à minuit, cela peut être 21 heures." Aux personnes qui critiquent cette proposition qui allongerait la durée du travail, elle affirme que la mesure permettrait aux jeunes de travailler les soirs et les week-ends.

La maire sortante dit avoir déjà mis en place "un plan de soutien massif de 200 millions d'euros qui est à l'œuvre aujourd'hui, qui prévoit des exonérations totales pour les commerces, les terrasses", prévu pour 6 mois. "Au-delà, je ne me sentais pas la légitimité d'engager plus la ville". Elle indique avoir "agi rapidement", notamment concernant les terrasses que de nombreux restaurateurs ont pu prendre sur l'espace public.

Retrouvez les enjeux du scrutin à Paris en 1 min 30.

©France 3 Paris Ile-de-France

Critiques sur le stock de masques

Corolaire de la crise du coronavirus, Rachida Dati a critiqué la maire de Paris sur sa gestion des fournitures de masques. "Si la région n'avait pas été là, aucun Parisien n'aurait été équipé de masques. Vous aviez promis des centaines ou des millions de masques au 30 avril, ils ne les ont pas eus au 30 mai. Heureusement, la région et Valérie Pécresse nous les a fourni."

Agnès Buzyn a elle déploré le manque "d'économies en temps de paix et de se retrouver en temps de crise en ayant déjà tant d'endettement" et de pointer le nombre de conseillers : "300 collaborateurs d'élus, c'est plus que le gouvernement" comme le coût des voitures de fonction.

Anne Hidalgo leur a rétorqué que "Paris ne s'est pas trouvée en pénurie de masques parce que nous avons acheté des stocks pendant les 6 ans. Nous n'avons pas détruit les stocks de masques. Dès la première semaine de confinement, cela nous a permis de donner 5 millions de masques 2,5 millions à l'AP-HP et 2,5 millions aux médecins libéraux, infirmières libérales et de doter tous les Ehpad parisiens".

©France 3 Paris Ile-de-France

Des logements toujours plus chers

La problématique du logement, bien connue des Parisiens, a suscité diverses propositions. En premier lieu, Agnès Buzyn veut "transformer un certain nombre de bureaux en logements, c'est l'avenir pour Paris". Elle a critiqué la politique d'Anne Hidalgo de transformer des logements privés en logements sociaux. "Cela a participé à la spéculation financière et à l'augmentation des loyers à Paris."

La maire sortante souhaite, elle, créer une société mixte dotée de 6 milliards d'euros, à moitié par des fonds privés et l'autre par des fonds publics : "pour racheter des immeubles, notamment ceux Airbnb qui ont retiré beaucoup de logements aux Parisiens et faits monter les prix". Sur le gel des loyers, elle s'est dite intéressée mais rappelle que ce n'est pas une compétence du maire de Paris.

La candidate de droite, Rachida Dati, n'est pas favorable à l'encadrement des loyers. "Sur des secteurs tendus, cela peut être une mesure transitoire. Mais ce n'est pas une politique du logement." Elle a pointé l'état du logement social, très dégradé selon elle.

La question des déplacements à Paris

Anne Hidalgo a défendu son bilan, en particulier la piétonisation des berges de Seine, comme le plan vélo. "Nous avons fait baisser de façon radicale la pollution atmosphérique à Paris, et d'ailleurs aussi la pollution sonore, une pollution dont on parle peu souvent et qui est le corollaire du nombre de véhicules dans une ville." Ciblant Agnès Buzyn, elle a affirmé : "Vous ne nous avez pas soutenu parce qu'il a fallu se battre. C'est très difficile de changer l'organisation d'une ville qui était tournée vers la voiture et de la faire passer vers le vélo."

Lui répondant sur la question des voies sur berges, "de véritables latrines à ciel ouvert", elle a dénoncé le manque d'études d'impact et promis de les aménager. Sur les pistes cyclables, elle veut "rénover la chaussée", "depuis le mois de janvier, il y a eu 26 décès sur la voie publique, piétons/cyclistes".

Réagissant à une proposition de la maire sortante de réduire à 30 km/h la circulation dans Paris et 50 km/h sur le périphérique, Agnès Buzyn s'est dite favorable. "Je trouve ça bien pour nos enfants et évitera des accidents sur la voie publique." Elle souhaite "des transports diversifiés" pour chaque type de population. Elle-même a déclaré avoir peur de faire du vélo en raison "de la voirie et des voitures". Et d'ajouter : "si les pistes cyclables sont bien isolées et bien protégées, je referai du vélo".

Passe d'arme entre Dati et Buzyn

Enfin, vif échange entre les deux candidates Rachida Dati et Agnès Buzyn. "Rachida Dati a réussi à réconcilier sur son programme Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen", cette phrase a été prononcée par Agnès Buzyn sur Radio J dimanche 14 juin. Les deux ont en effet dit qu'ils voteraient Dati s'ils étaient électeurs à Paris.

L'ancienne ministre de la Justice sous le mandat de Nicolas Sarkozy a invoqué son rôle auprès de Simone Weil (par ailleurs ancienne belle-mère d'Agnès Buzyn). Cette dernière lui a rétorqué : "Si vous êtes obligée de citer une icône française pour vous justifier..." avant que l'échange ne tourne en une cacophonie.

©France 3 Paris Ile-de-France

Les résultats du premier tour

Au premier tour, sur les 17 secteurs de vote que compte la capitale, seuls deux ont placé le parti présidentiel en tête, les IXe et Ve arrondissements (dans ce dernier, Florence Berthout a finalement rallié Rachida Dati). Neuf ont placé la liste d'Anne Hidalgo en tête et six celle de Rachida Dati.

Anne Hidalgo (alliée avec David Belliard pour le second tour) a ainsi remporté 29,33% des voix au premier tour. Elle a été suivie par Rachida Dati : 22,72% et Agnès Buzyn est arrivée troisième avec 17,26% des suffrages.

 

► Replay : Paris le Grand Débat

 

 

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