Notre Dame : après l'incendie, des questions et des doutes sur la pollution au plomb

Après les révélations de Médiapart sur les taux de plomb relevés autour de Notre Dame, l'ARS (Agence Régionale de Santé) se veut rassurante sur les risques d'exposition des riverains et annonce un deuxième nettoyage du parvis de la cathédrale.

Au total ce sont 400 tonnes de plomb qui se sont consumées lors de l'incendie de Notre Dame. Une pollution qui n'est pas négligeable et qui reste sous surveillance. Pourtant l'ampleur de cette dernière a-t-elle été vraiment communiquée au public? En début de semaine Médiapart a publié des données, issues des relevés effectués par plusieurs laboratoires, dont celui de la préfecture de police de Paris. Les concentrations en plomb seraient jusqu'à 740 fois supérieures au seuil autorisé à l'intérieur de la cathédrale et de 500 fois supérieures au niveau du parvis.
Malgré les premières décontaminations, les taux resteraient très élévés dans une zone beaucoup plus large : les squares, les ponts et les rues alentour. Les taux y sont jusqu'à 800 fois supérieurs à la limite autorisée. Des taux anormaux de plomb avaient également été mesurés dans le RER. 
 

Un nouveau nettoyage du parvis

Suite à ces révélations l'Agence Régionale de Santé a publié un communiqué dans lequel elle se veut rassurante. Elle rejette toute idée de vouloir cacher des résultats. Elle estime que pour les niveaux relevés aux alentours de la cathédrale "ces résultats n'appellent pas à ce stade de mesure de protection particulière". Selon elle, ils ne sont pas forcément liés à l'incendie. L'ARS affirme qu'il faut continuer à effectuer des mesures à l'intérieur des bâtiments, pour s'assurer que les seuils réglementaires ne sont pas dépassés.
Elle annonce cependant avoir ordonné un nouveau nettoyage du parvis et qu'elle procèdera à de nouvelles mesures. 
Ses prélèvements environnementaux qui ont "débuté dès le lendemain de l'incendie, se poursuivent et continueront afin de documenter aussi précisément que possible la dispersion du plomb (...) et d'adapter si nécessaire les mesures
prises".

 

Le plomb est cancérigène, mutagène et reprotoxique

Au début du mois de juin, un enfant vivant sur l'île de la Cité présentait un taux de plomb supérieur au seuil réglementaire. Les riverains ont alors été incités à se soumettre à un dosage. En effet l'intoxication au plomb peut avoir des conséquences graves. La susbtance est classée cancérigène, mutagène et reprotoxique et ses effets sont à long terme.

Une exposition chronique à des niveaux trop élevés de plomb, par inhalation ou par ingestion, peut entraîner des troubles digestifs, une perturbation du fonctionnement des reins, des lésions du système nerveux ou encore des anomalies au niveau de la reproduction.
 
Au vu des résultats publiés par Médiapart, beaucoup s'interroge sur les risques sanitaires encourus par les riverains mais aussi par tous ceux qui interviennent sur la cathédrale comme les pompiers ou encore les ouvriers. Ne devraient-ils pas faire l'objet de protection particulière ? La préfecture se veut elle aussi rassurante :"les intoxications aigües sont très rares et se situent dans des contextes (généralement professionnels) différents de ceux de l'incendie. Aucune de ces intoxications n'a été signalée dans les jours suivant l'incendie".
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité