Alors que de longs travaux se profilent pour reconstruire Notre-Dame, un édifice de bois pourrait s'élever sur le parvis de la cathédrale. Un projet encouragé par la mairie de Paris.
Une cathédrale de bois "éphémère" sera élevée sur le parvis de Notre-Dame, en partie détruite par les flammes, tout le temps des travaux de reconstruction, a annoncé jeudi Mgr Patrick Chauvet. "Il ne faut pas qu'on dise la cathédrale est fermée pendant 5 ans et c'est fini", a expliqué le recteur de Notre-Dame interrogé sur CNews. "Donc je me suis dit:est-ce que sur le parvis je ne peux pas construire une cathédrale éphémère? " "Je veux un lieu qui soit beau", a-t-il ajouté, "un lieu un peu symbolique, un peu attirant".
La maire de Paris Anne Hidalgo a encouragé le projet et accepté de prêter "une partie du parvis" pour la construction de cette église "en bois". Ce "lieu d'accueil où il y aura des prêtres pour pouvoir parler" servira aussi à accueillir les "curieux" et les cohortes de touristes qui visitaient chaque année Notre-Dame. Ils étaient 12 millions en 2017. Le bâtiment aura vocation à rester jusqu'à la fin des travaux - qui doivent prendre cinq années, a promis Emmanuel Macron mardi soir. Victime d'un incendie lundi soir, la cathédrale Notre-Dame de Paris, bâtiment le plus visité d'Europe, a été partiellement détruite, la flèche qui la surplombait ainsi qu'une grande partie de son toit s'effondrant sous les flammes.
Également en projet, "un lieu pour les plus démunis"
L'installation de sa remplaçante provisoire aura lieu "rapidement", a précisé le recteur. Dès qu'"on pourra avoir accès" au parvis, encore fermé. L'enquête, ouverte lundi soir par le parquet de Paris pour "destruction involontaire par incendie", est toujours en cours. Interrogé par ailleurs sur les critiques que suscitent les sommes promises pour la reconstruction, Mgr Chauvet a dit réfléchir à la construction d'un "lieu pour les plus démunis", à l'image de ce que fut l'Hôtel-Dieu, l'hôpital qui borde la cathédrale, pour Notre-Dame, car "une cathédrale a un lieu de charité à coté" d'elle.Il a également exprimé le souhait de faire travailler de jeunes compagnons à la reconstruction de la cathédrale, qui va "donner du travail à bon nombre de personnes qui n'en ont pas".
Concernant cette cathédrale éphémère, "la décision n'est pas formellement prise", a tempéré sur RMC le ministre de la Culture, Franck Riester. "Cathédrale éphémère, lieu d'accueil, lieu qui permette aux fidèles de pouvoir prier... tout ça est en discussion, en préparation". Pour le ministre, si la décision n'est pas formellement prise, "tout le monde a envie de faire en sorte que chaque Française, chaque Français, chaque Européen, chaque habitant du monde, ait la possibilité de retrouver d'une manière ou d'une autre Notre-Dame le temps des travaux", qui doivent prendre cinq années, selon les promesses d'Emmanuel Macron mardi soir.