Le square Jean XXIII, anciennement square de l'Archevêché, est au cœur d'un débat sur le réaménagement des abords de la cathédrale. Situé derrière l'édifice, il est jusqu'à maintenant clôturé et fermé la nuit. Mais ses grilles pourraient disparaître, au grand dam des partisans du statu quo.
Après le débat sur la reconstruction de la cathédrale et de sa flèche, c'est au tour du parvis et plus spécifiquement du square Jean XXIII d'être au coeur d'une polémique. La ville de Paris a choisi en juin dernier, pour donner un nouveau visage aux alentours du monument, le projet du paysagiste belge Bas Smets. Mais sa volonté de supprimer les grilles du jardin suscite toujours des oppositions au point qu'une pétition a été lancée. Notamment relayée par l'historien de l'art et fondateur de la Tribune de l'Art Didier Rykner, elle a récolté près de 5 000 signatures. Pour l'initiateur de la pétition, le réaménagement et l'ouverture du square la nuit impliquera la perte de la tipicité de "l’un des plus anciens et pittoresques squares de Paris (...) Très photographié, il était jusqu’à l’incendie un lieu reposant où l’on pouvait flâner et s’assoir à l’abri de l’agitation du parvis. Ses grilles ont été installées à partir de 1840 et le protégeaient jusqu’à aujourd’hui des incivilités, notamment la nuit." L'auteur de la pétition estime également que l'aménagement nuira à la quiétude nécessaire pour se recueillir au Mémorial des Martyrs de la Déportation situé au bout du quai de l'Archevêché.
De son côté la ville de Paris, dans le document présentant le projet, met en avant la volonté de créer "un grand square continu entre le chevet et la Seine autour d’une pelouse généreuse qui s’ouvre sur les arcs-boutants et les vitraux." Les jardins au sud de la cathédrale et les arbres existants doivent être intégrés dans un grand parc des berges de 400 mètres de long. Au total, 131 nouveaux arbres seront plantés afin que le site de près de 4 hectares gagne en végétalisation. Un projet revendiqué par Emmanuel Grégoire ce mercredi dans un tweet. Pour le premier adjoint d'Anne Hidalgo en charge de l'urbanisme, l'objectif est magnifier les abords.
Ce réaménagement doit débuter au second semestre 2024 pour s'achever en 2027. Sauf rébondissement... alors que la cathédrale vit sa 4ème année de travaux.