Exit le "geste architectural contemporain" envisagé un temps pour reconstruire Notre-Dame de Paris. Quinze mois après l'incendie qui a ravagé la cathédrale, le président Emmanuel Macron a finalement opté pour rebâtir le joyau gothique à l'identique.
Pas de flèche en verre, de faisceau lumineux ou de jardin terrasse au sommet de la cathédrale. Emmanuel Macron a tranché. La flèche de la cathédrale sera bien reconstruite à l'identique.
"Il a acquis la conviction qu'il faut restaurer la cathédrale à l'identique", a indiqué l'Elysée hier soir, jeudi 9 juillet, après une réunion de la Commission nationale du patrimoine et de l'architecture (CNPA), réunissant élus, experts et architectes du chantier. Au terme de cette réunion qui a duré quatre heures, la CNPA a "approuvé à l'unanimité le parti de restauration proposé consistant à rétablir l'architecture de Viollet-le-Duc, en ce qui concerne la couverture et la flèche dans le respect des matériaux d'origine", a affirmé à l'AFP Jean-Pierre Leleux, sénateur à la tête de cette commission.
"Je suis heureux que les Français, les pèlerins et les visiteurs du monde entier puissent retrouver la cathédrale qu'ils aiment", a réagi jeudi soir dans un communiqué le général Georgelin, à la tête de l'établissement public qui supervise la reconstruction de Notre-Dame.
Décision saluée également par Stéphane Berne, à la tête de la Fondation du Patrimoine.
Querelle des Anciens et des Modernes
A la surprise générale, le chef de l'Etat avait évoqué, peu après l'incendie, la possibilité d'"un geste architectural contemporain" pour rebâtir la cathédrale, stimulant l'imagination de nombreux grands architectes. Certains avaient proposé une flèche en verre, la création sur le toit d'un parc-jardin bio ou une terrasse panoramique...L'architecte Philippe Villeneuve plaidait pour une reconstruction fidèle à l'ouvrage retouché dans le style gothique par Viollet-le-Duc au XIXe siècle. Option permettant de mieux tenir les délais de cinq ans demandé par le président de la République. Ce qui avait provoqué une passe d'armes avec le général Geogelin, qui supervise l'établissement public pour la reconstruction de Notre-Dame.
"S'il avait fallu faire une flèche contemporaine, il fallait un concours spécifique, d'où un potentiel retard du chantier. Les consultations avec de grands architectes conduisaient à dire que ce pari de la flèche contemporaine était très compliqué et qu'un geste contemporain pouvait s'imaginer autrement", a fait valoir la présidence.
5 années de travaux
Repoussé en raison du confinement, le démontage de l'échafaudage qui entoure Notre-Dame, déformé et soudé par la chaleur de l'incendie, sera achevé "au plus tard fin septembre", a assuré il y a une semaine le général Georgelin. Ce démontage conditionne la possibilité de démarrer la restauration de Notre-Dame. Le président prévoit toujours une reconstruction en cinq ans avec une réouverture en 2024.Les abords du monuement seront également réaménagés en accord avec la ville de Paris. "S'il y a un geste contemporain, il peut être là" a affirmé la présidence.