Nouvel épisode, judiciaire, dans le projet russe de construire une église orthodoxe à Paris

L'architecte espagnol qui devait initialement construire l'église, avant que son projet ne soit finalement repoussé, s'estime lésé et s'est tourné vers les tribunaux. Le tribunal de grande instance de Paris examine sa requête aujourd'hui, mardi 29 octobre.

Manuel Nunez Yanowsky, l'architecte espagnol qui avait remporté en 2011 le concours international d'architecture lancé par la Fédération de Russie pour construire une église orthodoxe russe à Paris, avant que son projet ne soit repoussé, tente un nouveau recours devant le tribunal de grande instance de Paris.

Résumé des épisodes précédents : tout commence en 2010. L'Etat vend alors l'ancien siège de Météo France, quai Branly, dans le 16ème arrondissement de Paris, au pied ou presque de la Tour Eiffel, à la Russie. C'est une décision ou plutôt une intervention du Président de la République, Nicolas Sarkozy à l'époque, qui rend la chose possible.  Le président Ruse, Vladimir Poutine, veut en effet construire une église orthodoxe à Paris.L'année suivante, en 2011, la Fédération de Russie organise un concours international d'architecture, au jury duquel la Ville de Paris est représentée bien sûr, pour désigner un architecte et un projet pour cette église. Le gagnant est l'espagnol Manuel Nunez Yanowsky.

Mais, très vite, dès qu'il est rendu public, le projet de l'architecte, très oriental et très orthodoxe, attise les critiques et les tensions. On lui reproche d'être trop voyant, "trop ostentatoire" à cet endroit très parisien, dans un périmètre identifié (avec le Champ de Mars et la Tour Eiffel) dans le monde entier. Et clairement, le projet, doté de cinq bulbes-coupoles dorés et d'une "robe de verre" paraît un peu "déplacé" à cet endroit. Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, se range rapidement aux côtés des opposants, et le projet est finalement repoussé, dès 2012.

Très vite encore, la Fédération de Russie se tourne vers un autre des architectes qui avait concouru initialement, le français Jean-Michel Wilmotte. Celui-ci a déja déposé un permis de construire qui est en cours d'examen.

Mais l'architecte espagnol évincé ne l'entend pas de cette oreille. Dans ce genre d'opération, il y a beaucoup de prestige. Pour un architecte international, l'enjeu est d'importance. Il y a aussi beaucoup d'argent en jeu, cela va de soi. Et dans cette affaire, de surcroît, il y a le concours international qui avait désigné un lauréat!

Du coup, Manuel Nunez Yanowsky tente tous les recours possibles, arguant du fait que la procédure de résiliation n'a pas été respectée, et qu'il est donc toujours titulaire du contrat. L'architecte argumente également autour du fait que la Ville de Paris était représentée au jury du concours, et qu'elle a donc entériné la décision du concours.  A la clef de ces procédures, de l'argent, bien sûr! L'architecte ne peut pas contraindre la Ville de construire un édifice dont elle ne veut pas. Mais il réclame des dommages ou indemnisation pour ce contrat qui lui avait été attribué. 
L'architecte espagnol a donc multiplié les plaintes contre Bertrand Delanoë, contre la Ministre de la Culture ou encore contre X (pour favoritisme). Il y aura donc d'autres rendez-vous judiciaires.

Pour ce qui est de la requête d'aujourd'hui, le tribunal devrait rendre une ordonnance dans quelques semaines


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