L'examen, par le tribunal administratif, du recours contre le projet d'extension de Roland-Garros, introduit par deux importantes associations de protection du patrimoine a pris une tournure de nouveau coup dur pour la Fédération française de tennis, promoteur du projet.
Depuis le début, depuis l'élaboration du projet d'extension de Roland-Garros, la Fédération française de tennis doit affronter de nombreuses oppositions.
C'est que, si personne ne conteste la nécessité qu'il y a à agrandir et moderniser Roland-Garros, construit en 1928, le choix obstiné de la FFT de le faire sur le site actuel est loin de faire l'unanimité. Il fait d'autant moins l'unanimité que le projet retenu par la FFT avec le soutien de la mairie de Paris et de l'Etat, se fait au détriment du jardin des Serres d'Auteuil, un jardin botanique d'une rare beauté, classé monument historique. Son calme, son charme et l'élégance de ses serres, signées (entre 1898 et 1901) par l'architecte Jean-Camille Formigé ont coalisé les oppositions au projet de la FFT.
Deux recours sont en cours
La FFT avait plusieurs propositions entre les mains dont plusieurs consistaient à transferér Roland-Garros "hors les murs" de Paris, dans une autre commune disposant de l'espace nécessaire. Mais la Fédération a fait du forcing pour conserver l'emplacement actuel, et a fait approuvé aux autorités municipales et nationales le projet d'extension en empiétant sur le jadin des Serres.Du coup, les oppositions se sont immédiatement dressées. Deux recours principaux sont actuellement devant les tribunaux. Et le chantier est arrêté depuis décembre 2015.
L'un de ces recours est en effet porté par la famille des héritiers de l'architecte Jean-Camille Formigé. C'est celui qui a pour l'instant, arrêté provisoirement le chantier. Il ne sera définitivement tranché que dans un délai sans doute assez long.
Le second de ces recours était examiné mercredi 9 mars, par le tribunal administratif de Paris. Il est porté par la puissante association Société de Protection des Paysages et de l'Esthétique de la France (SPPEF) et par Vieilles Maisons Françaises (VMF) autre grande association du même secteur.
Ces deux associations veulent elles aussi l'arrêt du chantier. Et elles ont convaincu la rapporteur public du tribunal administratif. La représentante de l'Etat, mercredi 9 mars, a en effet jugé que l'étude d'impact faite par la FFT était insuffisante. Et que le projet n'est pas conforme au classement du site protégé du bois de Boulogne. Enfin, la représentante de l'Etat a rappelé que le sol du jardin des Serres d'Auteuil est inscrit aux monuments historiques. Point par point, le rapporteur public a donc repris et soutenu les arguments des associations.
Le tribunal administratif a mis son jugement en délibéré. Mais sur un tel dossier, le tribunal administratif en principe, suit l'avis de son rapporteur public. La Fédération a donc probablement du souci à se faire.