Le 5 janvier 2018, Amandine Giraud, une plongeuse de la brigade fluviale a disparu dans la Seine en crue lors d'un exercice. Poursuivis pour homicide involontaire après la noyade de la jeune femme, deux policiers ont été condamnés ce vendredi à 12 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris
Julien R., pilote du bateau et moniteur de plongée et Vincent E., chef de bord, ont été reconnus coupables des faits et condamné à 12 mois de sursis, mais leur condamnation ne sera pas portée sur leur casier judiciaire, a précisé le président de la 10e chambre.
Lors du procès, en juin, le parquet avait requis 18 mois de prison avec sursis à l'encontre de Vincent E., et 2 ans de prison avec sursis contre Julien R., plongeur le plus capé sur le Zodiac au moment de l'accident.
Un entraînement dans la Seine en crue
Le 5 janvier 2018, Amandine Giraud, a disparu dans la Seine lors d'un entraînement dans un bras étroit à hauteur de la cathédrale Notre-Dame de Paris, au cœur de la capitale, alors que le fleuve était en vigilance jaune.
Le jour de l'exercice, la jeune femme de 27 ans a plongé la première. Après une immersion d'une dizaine de secondes, elle a replongé et reparu très vite, faisant un geste de la main.
Sentant un problème, les policiers sur le Zodiac ont alors tiré sur la ligne de vie, mais échoué face au courant. Un autre plongeur a essayé de la rejoindre, en vain. Ils ont ensuite décroché la corde et la jeune femme a disparu au fond de l'eau.
Le corps de la jeune femme a été retrouvé près de quatre mois plus tard, fin avril 2018, à une centaine de mètres du lieu de l'exercice.
"L'exercice n'aurait pas dû se faire
"Ce jour-là, j'ai agi selon l'enseignement que j'ai reçu, conformément aux instructions hiérarchiques, aux règlements et aux textes en vigueur", a affirmé Julien R. lors de son audition par le tribunal. Il a dit avoir voulu éviter un "suraccident" en détachant la ligne de vie, persuadé qu'elle flottait grâce à son gilet. En réalité, un robinet permettant de le remplir était anormalement fermé.
"Je n'avais pas de solution, je n'avais pas le niveau d'information et de compétence suffisant pour intervenir", a affirmé de son côté Vincent E., estimant "qu'avec la lecture d'aujourd'hui, l'exercice n'aurait pas dû se faire".
Elle était une "jeune femme solaire" qui "aimait l'eau, c'était son milieu naturel", a décrit sa mère lors du procès. Pendant des mois, "on n'a pas recherché ma fille", a-t-elle déploré, disant avoir été "malmenée" par l'institution policière. "J'ai beaucoup de colère".
En avril 2028, le Canard Enchaîné avait révélé des éléments sur l'enquête concernant la disparition et la noyade de la jeune femme habilitée plongeuse depuis à peine un mois à la brigade fluviale de la préfecture de police de Paris.