Au moins deux enquêtes sont ouvertes après les plaintes de familles dont les enfants étaient accueillis dans un centre de loisirs de Châtenay-Malabry dans les Hauts-de-Seine. La mère de l'un d'entre eux est en état de choc.
Retourner devant le centre de loisirs de Châtenay-Malabry (92) est un "traumatisme" pour cette mère qui préfère garder l'anonymat. C'est dans ces locaux que sa fille aurait subi une agression sexuelle. "Je n'ai pas encore de mots à mettre. [...] L'école peut en témoigner, ma fille, quand je viens la chercher, elle court toujours quand elle me voit. Ce jour-là, elle n'a pas couru".
Il est 18h, le 14 février dernier, la maman récupère son enfant de trois ans à l'entrée de la structure puis elles rentrent ensemble à la maison. "On arrive aux toilettes, je baisse sa culotte, je vois des traces de sang, j'écarte ses jambes, on ne voyait rien, c'était horrible."
Le centre de loisirs Jules Vernes dépend de la Ville et son maire Carl Ségaud (LR) a adressé un communiqué aux parents le 4 avril dans lequel il "comprend l'émotion, l'inquiétude et même l'incompréhension que vous pouvez ressentir car aucune violence, aucune atteinte à l'intégrité physique, psychique ou morale d'un enfant ne peut ni ne doit être tolérée. En tant que parent, vos interrogations sont légitimes et nous attendons tous des réponses. Seulement ce n'est pas à la Ville d'apporter ces réponses mais à la justice, qui est saisie et en laquelle j'ai toute confiance pour établir la vérité."
Parallèlement, un collectif de soutien s'est formé sur la commune et la page Instagram de "Justicepourmafille92" est suivie par plus de 20 000 personnes. Un rassemblement de soutien était organisé samedi dernier pour que toute la lumière soit faite sur ce dossier.
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Un animateur a été suspendu par la mairie le 22 février mais Mheneryck Laly, le porte-parole du comité de soutien dénonce toutefois l'inertie de la municipalité. Alors que les faits remontent au 14 février et qu'elle a eu rapidement connaissance du dossier médical de l'enfant faisant état de 3 points de suture aux parties génitales, la Ville a selon lui trop tardé à communiquer. "Tous les parents dénoncent le silence de la ville. De février à avril la ville a maintenu le silence. C'est une fois que l'affaire a été portée sur les réseaux sociaux qu'elle a réagi. Pour nous le silence montre la complicité de la ville. on parle de bébés de 3 ans, innocents, on se doit de rassurer la population."
Le parquet de Nanterre a été chargé de l'enquête dont les conclusions sont très attendues par les parents.