"On est prêt à partir, mais on demande que les personnes soient logées dignement." Les associations appellent à une mise à l'abri des exilés de la rue Erlanger

Une audience s'est tenue ce matin au tribunal de Paris, suite à la plainte déposée par la mairie de Paris qui demande l'expulsion des personnes exilées résidant illégalement dans cette école du XVIe arr.. Les associations demandent une prise en charge des migrants.

Depuis le 4 avril dernier, plus de 700 exilés occupent dans l’école désaffectée de la rue Erlanger, dans le XVIe arrondissement. Une situation à laquelle s’oppose la mairie de Paris, qui a assigné devant le tribunal de Paris des associations d’aide aux personnes exilées ainsi que quelques occupants des lieux.

Elle demande l’expulsion de ces personnes, une décision également souhaitée par les associations présentes sur place, mais sous certaines conditions uniquement : "Aujourd’hui nous demandons que l’expulsion de ces mineurs soit conditionnée à une mise à l’abri, à une prise en charge sanitaire, sociale et éducative", explique Hanna Rajbenbach, avocate de plusieurs associations dont Utopia 56.

Mise à l'abri et respect des procédures juridiques en cours

Selon elle, l’enjeu de cette expulsion tient à leur relogement : "Leur mise à l’abri doit se faire en Île-de-France pour qu’ils puissent mener à bien leur recours pour la reconnaissance de leur minorité", détaille l’avocate, au micro du journaliste de France 3 PIDF Arthur Nys.

Pour Nikolaï Posner, porte-parole de l’association Utopia 56, cette demande d’expulsion faite à l’initiative de la mairie de Paris est un écran de fumée, car tous désirent le départ de l'école de ces personnes. "Nous demandons que des solutions soient mises en place en amont de l’expulsion. On est prêt à partir, mais on demande que les personnes soient logées dignement, dans le respect de leur droit."

Pour le porte-parole, la situation actuelle, où préfecture et mairie se renvoient la responsabilité, entraîne une "logique de dissuasion" qui vise à "faire subir les conditions les plus insupportables à ces jeunes en espérant que cela les dissuade de rester sur le territoire français".

Prochain rendez-vous le 30 juin

Le maire du XVIe arrondissement, Francis Szpiner, était également présent au moment de l’audience. "Je suis intervenu en tant que maire car nous sommes impactés par cette décision. Cette situation est catastrophique, on ne peut pas laisser ces jeunes gens dans des conditions sanitaires déplorables, donc ils doivent être expulsés. Il serait souhaitable évidemment que l’Etat et la Ville prennent leur responsabilité."

Le jugement sera connu le 30 juin, et permettra de déterminer les conditions de mise à l'abri. D'ici là aucune expulsion n'est possible. 

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