Parcoursup : quand des coachs privés profitent du "marché de l'anxiété"

Parcoursup : quand des coachs privés profitent du "marché de l'anxiété" - reportage de Mathilde Laban et Mekhak Movsissian / E. Peraud ©France 3 PIDF

Le site Parcoursup a ouvert hier, le début de la galère pour les lycéens qui vont devoir y entrer leurs souhaits d'études supérieures. Un dispositif mis en place il y a 5 ans et qui génère beaucoup de stress chez les premiers concernés si bien qu'un nouveau métier est apparu. Les coachs privés d'orientation accompagnent les lycéens tout au long du processus.

C'est une date qui a empêché beaucoup de lycéens de dormir sur leurs deux oreilles. L'ouverture de Parcoursup c'est aussi l'heure pour eux de choisir leur voie d'orientation pour leur futur. L'enjeu est de taille et parfois trop lourd à porter pour les adolescents.

Une angoisse devenue un marché. Dans la jungle de Parcoursup et ses 23 000 formations, Manel, élève de terminale, est un peu perdue. Sa mère a décidé de mettre son avenir entre les mains de Vanessa Bérangère, une ancienne professeure devenue coach privée : "Quand les parents font appel à moi c'est d'abord pour que je trie l'information, que je fasse des recherches sur-mesure pour eux comme ça, ils ont déjà la bonne information et, évidemment, ça pacifie les relations avec leur enfant. [...] Je fais vraiment un accompagnement sur-mesure pour Parcoursup".

Un coaching sur quatre séances à distance pour environ 900 euros mais aussi une aide précieuse pour Manel qui aurait peut-être fait fausse route sans cet accompagnement. Aujourd'hui, elle vise une licence de japonais et rêve de travailler dans le luxe : "Je pense que j'aurais mis du droit déjà alors que ce n'est pas trop mon truc. On m'envoie des brochures que je dois lire, je dois savoir ce qui me plaît, maintenant je sais où est-ce que je veux aller, ce que je veux faire donc ça me rassure quand même plus".

Le marché de l'anxiété

Entre psy et prof, ces coachs se sont multipliés depuis l'arrivée de Parcoursup. Pour Annabelle Allouch, sociologue, cet essor profite du marché de l'anxiété et s'explique par le manque de moyens dans l'éducation nationale : "Il était prévu d'organiser 54h de formation à l'orientation mises en œuvre par les professeurs principaux et les enseignants, malheureusement les moyens humains et budgétaires prévus ne sont pas au rendez-vous, c'est ça, qui, potentiellement, peut créer des inégalités entre les élèves avec, pour ceux qui ont un peu d'argent, la tentation du recours à des opérateurs privés".

Le 30 mai, Manel recevra ses premières réponses positives ou non. En attendant, elle a payé le prix de sa sérénité. 

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