Samedi 12 janvier, vers 9h, une explosion de gaz souffle une partie de la rue de Trévise, dans le IXe arrondissement de Paris. L'incident fait quatre morts et 66 blessés. Les sinistrés sont toujours traumatisés.
Il n'y aura sans doute aucune reconstruction avant des années, le temps de clore la procédure judiciaire. Difficile de tourner la page pour les sinistrés. Un travail encore plus dur pour les proches des victimes ou les blessés.
Samedi 12 janvier 2019, vers 9h, une explosion due à la rupture d'une canalisation de gaz, devant le 6 rue de Trévise, souffle vitrines et immeubles faisant quatre morts (dont deux pompiers) et 66 blessés.
Les dégâts matériels sont immenses. Six immeubles sont d'ailleurs toujours interdits d'accès et une centaine de personnes vivent hors de chez elles, selon la mairie du IXe arrondissement.#Cejourlà Il y a 1 an, le sergent Cartannaz et le caporal Josselin perdaient la vie lors de l’explosion survenue rue de Trévise à Paris. Deux autres personnes décéderont, 29 autres seront blessées. N’oublions pas. pic.twitter.com/cpOYrvuJyT
— Pompiers de Paris (@PompiersParis) January 12, 2020
Un rapport d'expertise provisoire, rendu public le 30 décembre, a pointé des "manquements" de la ville de Paris et d'une entreprise de travaux publics qu'elle avait mandatée, mais tout démarrage des travaux est suspendu à la poursuite des expertises.
Difficile reconstruction psychologique
Amor Ben Taziri, alors employé à l'hôtel d'en face, a perdu l'usage d'un œil et du bras gauche. "J'essaie de me distancer le plus possible de l'anniversaire, de ne pas y penser", raconte-t-il à l'AFP. Signe du traumatisme, il a préféré quitter son appartement chauffé au gaz.Ces souvenirs de l'immédiat après-catastrophe ont longtemps été enfouis dans la mémoire des sinistrés, dans un processus post-traumatique fréquent."Au départ, on est tellement dans le déni, en lévitation, qu'on ne se rend pas compte. Et puis, quand je me suis retrouvée, perdue, à devoir consulter le GPS pour rentrer chez moi alors que j'étais à cinq minutes... Là je me suis dit 'ça ne va pas du tout, il faut que tu te fasses prendre en main par des psys'. Alors qu'au début on se dit 'c'est bon, je suis vivante, je n'ai pas de grosses blessures, donc ça va'. En fait non", poursuit Vanessa Mallet, qui habitait au numéro 6.
Dounia Bencherat, mère d'une victime gravement blessée dans l'explosion, pointe cette difficulté à gérer ces blessures psychologiques. "Personne n'arrive à se reconstruire. Ce n'est pas comme un attentat où on vous dit 'c'est lui le responsable'. Vous savez contre qui diriger votre colère. Là, on a l'impression que ceux susceptibles d'être mis en cause se refilent la patate chaude".