Des éleveurs ont foulé mardi le bitume de la place de la République à Paris avec une vingtaine de brebis pour signifier leur désarroi face aux attaques causées par les loups.
Une vingtaine de brebis paissant sur les pavés parisiens. C'est le curieux spectacle qu'ont pu observer les passants ce mardi 18 décembre, place de la République à Paris.
Des éleveurs membres de la Confédération paysanne venus de l'Aveyron, du Var ou encore des Vosges sont venus manifester pour dénoncer "la cohabitation impossible" avec le loup, responsable de pertes dans leurs cheptels.#prédation: la @ConfPaysanne en action avec éleveurs et brebis place de la République à Paris pour réclamer une vraie politique pour sauver l'élevage pastoral. pic.twitter.com/rdOGllXJ40
— Conf' Paysanne (@ConfPaysanne) 18 décembre 2018
Principale cause de mécontentement chez les éleveurs : le manque de soutien financier de l'Etat. Ce dernier finance à 80% les mesures de protection des troupeaux, mais les 20% restant à la charge des agriculteurs représentaient "4,68 millions d'euros en 2015", selon Thierry Jacquot du syndicat Confédération paysanne. L'organisation réclame un financement total de la part de l'Etat.
Autre grief des éleveurs, l'indemnisation qui ne survient que si le cadavre de la bête a été retrouvé. Or, selon le syndicat, seule une disparition sur deux peut être prouvée. En 2017, 11.314 attaques mortelles avaient été signalées selon la Direction départementale des territoires.La Confédération Paysanne manifeste calmement pour communiquer sur la situation alarmante des paysans qui pratique de la pastoralisme pic.twitter.com/wRx6OVN61l
— Simon Carraz (@simon_carraz) 18 décembre 2018
Relever le plafond d'abattage de loups
Les agriculteurs présents réclamaient également le relèvement du plafond d'abattage fixé par le plan loup de Nicolas Hulot. 43 pour l'année 2018, revu à 51 en octobre. Soit un dixième de la population totale de loups en France. Un nombre jugé encore insuffisant par les éleveurs qui veulent pouvoir attaquer les prédateurs si nécessaire.Une délégation de la Confédération paysanne était reçue à 14h par les ministères de l'Agriculture et de la Transition écologique et solidaire.
Pour les défenseurs du loup, pas question de revenir sur le plan défini par l'ancien ministre. L'association Ferus, en charge de la protection et de la conservation des grands prédateurs, veut même aller plus loin. Elle a porté plainte la semaine dernière auprès de la Commission européenne contre l'Etat français, jugeant que les mesures récentes ne sont pas suffisantes pour protéger l'espèce.