Le parc des expositions où se tient la Paris Games Week accueille un Village sport et e-sport. Jusqu'au 27 octobre, le sport traditionnel tente de séduire un nouveau public grâce aux jeux vidéo.
Un terrain de basket, des tables de ping-pong et un immense skate-park. L'installation a des airs de village olympique mais est bel et bien à découvrir à la Paris Games Week de Paris du 23 au 27 octobre. Cette année, les associations sportives d'Île-de-France occupent une place particulière au cœur du plus grand évènement de jeux vidéo de France. Et qui plus est, au pied de la scène principale dans le Hall 3 du parc des expositions.
Le "Village sport et e-sport" est une des nouveautés de cette édition 2024. Sponsorisée par la région Île-de-France, l'animation s'étale sur un espace de 3000 m2. Dans les allées, les visiteurs peuvent, entre autres, s'arrêter aux stands de différentes fédérations françaises de sports pour y tester des versions virtuelles des sports traditionnels. L'objectif affiché de la Région est de "mettre en lumière les passerelles entre l'e-sport (NDLR : compétition de jeu vidéo) et le sport". Mais la démarche semble aller surtout dans un sens : amener au second grâce à l'essor actuel du premier.
Les #JO2024 ont marqué l'année ! Prolonge cet esprit sportif à la #PGW2024 avec la région @iledefrance et le retour du Village Sport et Esport.
— Paris Games Week (@ParisGamesWeek) October 14, 2024
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Attirer un nouveau public
"Ce qui relie le sport et le gaming, c'est l'amusement", entame Baptiste Reynaud. Sur son stand, le responsable des nouvelles pratiques à la Fédération française de Tennis de table propose de s'essayer à une partie avec un casque de réalité virtuelle. Cette version dérivée du tennis de table permet l'accès à ceux "qui ont des contraintes ou qui n'ont pas le temps de se rendre en club". Par exemple, "vous n'avez pas besoin de ramasser la balle", sourit-il.
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— Eleven Table Tennis (@ElevenVR) October 12, 2023
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Non loin de là, des enfants jouent au football contre un écran qui s'anime à chaque impact du ballon. Cet "outil digital" est développé par la Fédération Omnisports en interne. L'association, qui propose à ses adhérents une pratique de plusieurs sports, s'en sert pour "attirer un public plus jeune", reconnaît Alexandre Leroux, responsable sport à l'ASPTT Fédération Omnisport.
Un point commun avec la start-up I-Percut qui présente son sac de boxe connecté. "Le but est de faire la connexion avec la génération Z qui fait moins de sport", raconte son co-créateur Olivier Huc. Quand le sac est frappé, les points s'accumulent dans une application. "On rencontre des jeunes qui n’avaient jamais mis de gants avant et qui nous disent : on va prendre une licence de boxe", assure-t-il.
🎮Quelle ambiance à la @ParisGamesWeek 😍
— Région Île-de-France (@iledefrance) October 24, 2024
Compétition d'aviron et de kayak en 3D dans le stade nautique olympique de Vaires-Torcy, immersion ludique dans l’univers de l’appli LABAZ… le public s’amuse dans le village #esport et #sport de la #RégionIDF !https://t.co/XcZZDKONFC pic.twitter.com/QHzdFeQabt
La lente reconnaissance sportive du jeu vidéo
À la question de savoir s'il existe une frontière entre e-sport et sport, tous donnent la même réponse. "Les deux font faire une activité sportive", avance Alexandre Leroux. Chez I-Percut, Olivier Huc affirme avoir volontairement "développé un produit à la limite entre les deux mondes".
Pourtant, au premier abord, la cohabitation peut paraître étrange. Alors que l'appellation e-sport désigne l'aspect compétitif des jeux vidéo, les activités virtuelles installées sur les stands des fédérations proposent plutôt de soustraire cet aspect. "Vous faites du sport comme en vrai, mais l'esprit est tourné uniquement vers le jeu. Il n'y a pas la pression de la compétition", explique Baptiste Reynaud.
Pour l'instant l'e-sport peut amener au sport mais il peut aussi amener le sport à évoluer.
Baptiste Reynaud, responsable des nouvelles pratiques à la Fédération française de Tennis de table
Selon l'OMS, 73% des jeunes de 11 à 17 ans n’atteignent pas les recommandations en matière d’activité physique. Longtemps relégué en dehors de la sphère sportive, le jeu vidéo ne reste encore qu'un outil pour les fédérations. "Pour l'instant l'e-sport peut amener au sport mais il peut aussi amener le sport à évoluer", veut croire Baptiste Reynaud qui reconnaît le développement important de l'e-sport ces dernières années.
En 2023, plus de 6 millions de téléspectateurs ont regardé la finale des championnats du monde du jeu vidéo League of Legends. Soit 23 % de plus que l'an passé. Depuis le 9 septembre, France Télévisions retransmettait d'ailleurs l'intégralité de La Banque Postale Coupe de France de ce jeu vidéo. La finale se tenait, ce mercredi 23 octobre, en public. Le lieu ? La grande scène de la Paris Games Week devant les stands des fédérations sportives.