Déjà affectée par les attentats perpétués dans leur pays, la communauté franco-turque est très inquiète des conséquenses du coup d'état.
Les appels au pays s'enchainent inlassablement pour avoir des nouvelles de leurs proches. Rivés sur les programmes d'infos télévisées, ils attendent de savoir comment la situation va évoluer. Dans ce quartier du 9ème arrondissement de Paris où vivent et travaillent de nombreux turques, les conversations tournent toutes autour du coup d’état qui a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi.
Notre équipe est allée à la rencontre des turques qui vivent à Paris. Reportage de Anaïs Hanquet et Nedim Loncarevic
Rappel des faits
C'est peu avant minuit (21H00 GMT vendredi) qu'un communiqué des "forces armées turques" avait annoncé la proclamation de la loi martiale et un couvre-feu dans toute la Turquie.
Les putschistes ont expliqué leur "prise de pouvoir totale" par la nécessité de "rétablir l'ordre constitutionnel, la démocratie, les droits de l'Homme et les
libertés et (de) laisser la loi suprême du pays prévaloir".
Les combats, avions de chasse et chars à l'appui, ont donné lieu à des scènes de violence inédites à Ankara et Istanbul depuis des décennies. Dans la capitale, le Parlement a été bombardé, un avion a largué tôt samedi une bombe près du palais présidentiel, aux abords duquel des avions de chasse F-16 ont attaqué des chars des rebelles, selon la présidence, et M. Erdogan a déclaré que l'hôtel où il se trouvait en vacances avait été bombardé après son départ. M. Erdogan a immédiatement appelé la population à s'opposer au putsch, dans une intervention en direct à la télévision.