En octobre, la salle rouvrira sous le nom Accorhotels Arena POPB. Un contrat de "naming" dénoncé par le groupe PCF-Front de gauche au Conseil de Paris.
Le Palais omnisports Paris Bercy (POPB) va être rebaptisé "Accorhotels Arena POPB" à partir du mois d'octobre, en vertu d'un contrat de "naming" qui devrait rapporter un million d'euros par an à la ville, selon une délibération approuvée lundi par le conseil de Paris.
Le contrat passé entre le groupe hôtelier AccorHotels et la société gestionnaire de l'enceinte sportive, la SAE POPB (société d'économie mixte de la ville de Paris), devrait rapporter 4,15 millions d'euros par an hors taxe à cette dernière, dont 3,35 millions au titre du naming stricto sensu. La ville percevra 30 % de cette somme, soit un million d'euros. Le partenariat sera signé le 8 octobre pour une durée de dix ans, avec une option de prolongation de cinq ans renouvelable une fois.
Il permettra de "conforter le modèle économique de l'arena", alors que celle-ci a engagé des travaux d'envergure d'un coût de 135 millions d'euros HT. La nouvelle arena sera inaugurée le 14 octobre.
Les Verts, les communistes et le Parti de gauche ont voté contre
La délibération a été approuvée grâce aux voix de la droite, les Verts, les communistes et le Parti de gauche ayant voté contre. "Cette dénomination est symptomatique de la marchandisation du patrimoine sportif et culturel", ont regretté les communistes dans un communiqué. "Alors que notre ville est candidate aux Jeux olympiques et paralympiques 2024, le signe envoyé par cet accord est très mauvais. Il va dans le sens des appétits des intérêts commerciaux, alors qu'il devrait aller dans celui de la défense de l'éthique olympique", ont-ils observé.Dans une tribune publiée dans l’Obs, Nicolas Bonnet-Oulaldj, président du groupe PCF-FdG au conseil de Paris dénonce cette pratique. "Au-delà de cette privatisation, le naming pose une question d'ordre culturel, celle de la vente de l'espace public. Les stades, les salles de sports et de spectacles sont des marqueurs symboliques de la ville, leurs noms et architectures sont des repères urbains de notre civilisation au même titre que les places ou rues, et les événements qu'ils accueillent participent à la construction culturelle de la ville."
L'élu propose de préserver notre mémoire collective en donnant le nom d’un sportif à un stade plutôt que la marque d'un chocolat ou d'une assurance. La solution financière pour la viabilité de ce projet passerait par la mise en place "d’un fonds spécial alimenté par les bénéfices tirés des grandes manifestations sportives qui sont organisées chaque année dans notre pays, comme l'Euro 2016 ? Un financement qui serait destiné à développer les équipements sportifs comme ce fut le cas du fonds Fernand Sastre après la Coupe du monde de football en 1998".