Les adhérents parisiens du PCF ont voté à 57% pour des listes communes avec le Parti socialiste dès le premier tour aux municipales à Paris. Anne Hidalgo, la candidate PS à la mairie s'est réjouit de cette union. Une alliance qui dure depuis 13 ans dans la capitale.
Au terme d'un vote de trois jours dans les sections d'arrondissement, 57% des près de 1.200 votants ont choisi de s'allier avec le PS au premier tour des municipales et 43% avec les autres principales composantes du FG.Les réactions politiques
"C'est pour moi une immense joie et une très grande fierté. C'est un formidable message qui est adressé à toute la gauche parisienne", a réagi Anne Hidalgo samedi soir à l'annonce des résultats, rappelant les 13 années de gestion commune PS-PCF.
A l'inverse, Danielle Simonnet, qui est secrétaire nationale du PG, a regretté la décision des communistes, qualifiée d'"erreur politique". "Sans doute que le poids mis dans ce choix du secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a été trop lourd pour permettre aux partisans communistes d'une liste Front de gauche de l'emporter".
L'accord pro-PS, comme le stipulait le bulletin de vote soumis aux adhérents, était assorti un accord "Paris 2014-2020" avec les socialistes, prévoyant que 13 sièges soient réservés au PCF au Conseil de Paris (contre 8 aujourd'hui, sans compter les deux élus PG).
L'accord inclut aussi des propositions chères aux communistes, comme leur objectif des "30% de logements sociaux à l'horizon 2030" -repris il y a quelques semaines par Anne Hidalgo-, la mise en place de la gratuité des premiers m3 d'eau sous condition de ressources ou encore "la programmation d'embauches nettes de personnels titulaires pour tout nouvel équipement public".
Les raisons du vote
Les propos des responsables du PG ont braqué les communistes. Après le vote des dirigeants parisiens du PCF, rendu public le 9 octobre, Eric Coquerel, du Parti de gauche, avait affirmé que "l'avenir du Front de gauche est en cause". Jean-Luc Mélenchon, coprésident du PG, avait déploré "un exemple désastreux".
Ces derniers jours, sur fond d'affaire Leonarda, les proches de Jean-Luc Mélenchon avaient continué d'attiser la colère d'une partie de la gauche contre le gouvernement et ses "amis" comme Mme Hidalgo.
Pour Ian Brossat, chef de file des communistes parisiens, "les propos tenus par les responsables du Parti de gauche ces dernières semaines ont contribué à braquer les communistes", analysait-il samedi soir.