Plusieurs tags antisémites et homophobes ont été découverts durant ce week-end du 9, 10 février en divers endroits de Paris. Le procureur et le préfet de police de Paris ont été saisis.
"J'ai saisi le procureur de Paris et le Préfet de Police", a affirmé sur Twitter Frédéric Potier, le Délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), en postant sur le réseau social une photo d'une porte de garage sur laquelle est écrit "Macron Jews' Bitch". Il a précisé à l'AFP que cette porte de garage se trouvait dans le 1er arrondissement."Tags antisémites jusqu'à la nausée en plein Paris ce WE. Quand la haine des Juifs se recoupe avec la haine de la démocratie, le vocabulaire de la #fachosphere se retrouve sur les murs !", a-t-il déploré.Tags antisémites jusqu'à la nausée en plein Paris ce WE. Quand la haine des Juifs se recoupe avec la haine de la Démocratie, le vocabulaire de la #fachosphere se retrouve sur les murs ! J'ai saisi le procureur de Paris et le Prefet de Police. @DILCRAH #Republique #democratie pic.twitter.com/DPqKVvY6X9
— Frédéric Potier (@FPotier_Dilcrah) 11 février 2019
Portraits de Simone Vail vandalisés
Il a également retweeté la photo d'un mur du 18e arrondissement sur lequel on peut lire "truie juive". La mairie de cet arrondissement indique sur Twitter avoir fait un signalement ce lundi matin à ce sujet.Par ailleurs, deux portraits de Simone Veil dessinés par l'artiste C215 sur deux boîtes aux lettres, situés sur la façade de la mairie du 13e arrondissement, ont été tagués de croix gammées. Ils avaient été réalisés lors de la panthéonisation de Mme Veil. La mairie, qui a découvert les tags lundi matin, va déposer plainte.Signalé dans ma rue ce matin. pic.twitter.com/8OiRn8qxxq
— Demain La Chapelle (@2mainLaChapelle) 11 février 2019
Honte à celui qui, abject, a défiguré d'une croix gammée mon hommage à Simone Veil, rescapée de la Shoah, peint l'an dernier sur les boites aux lettres de la mairie du 13e arrondissement de Paris, lors de sa panthéonisation. Quelle lâcheté... très choquant. pic.twitter.com/Cj8Aog292U
— Christian Guémy C215 (@christianguemy) 11 février 2019
Un Bagelstein visé
Dans un message posté sur Twitter, le maire du 13e arrondissement parisien, Jérôme Coumet (PS) dénonce un acte "immonde, abject et surtout lâche". "Salir Simone Veil, c'est salir chacun d'entre nous. Et chacun d'entre nous doit réagir face à la bête immonde", poursuit-il.Les gérants d'un restaurant Bagelstein, dont la vitrine a été taguée du mot "juden" ("juifs" en allemand) en jaune à Paris, dans le centre de la capitale, sur l'Ile Saint-Louis, ont déposé plainte, a indiqué dimanche à l'AFP le cofondateur de cette chaîne de restauration, Gilles Abecassis. Le tag a "probablement été fait dans la nuit de vendredi à samedi", selon M. Abecassis, qui a précisé que des graffitis similaires ont déjà été réalisés sur d'autres vitrines.Un tag antisémite en plein Paris. Un de trop.
— Christophe Castaner (@CCastaner) 10 février 2019
« Juden » en lettres jaunes, comme si les plus tragiques leçons de l'Histoire n'éclairaient plus les consciences.
Notre réponse : tout faire pour que l'auteur de cette ignominie soit condamné.
Notre honneur : ne rien laisser passer. pic.twitter.com/mLtfTQPBIT
Lien avec les gilets jaunes ?
Dans un long texte publié sur Facebook, l'écrivain et dessinateur Joann Sfar pointe les gilets jaunes : "On ne parvient même pas à se souvenir du nombre de banderoles ou cris ou graffitis antijuifs qui ont explosé depuis le début du mouvement. […] Je ne comprends pas ceux qui participent à ces manifestations et choisissent depuis le début de ce mouvement de minimiser son contenu raciste et antisémite."Une accusation notamment reprise par Raphaël Glucksmann, qui affirme que "La colère sociale est justifiée et la mobilisation des GJ appelle une réponse politique. Mais le silence face aux multiplications des slogans antisemites, homophobes et racistes pave la voie au pire".
M. Abecassis, cofondateur de la chaîne de restauration, n'y voyait pas forcément un lien et "ne pense pas que ce soit des gilets jaunes" qui aient réalisé ce tag, découvert plusieurs heures avant la manifestation de samedi.Le tag de trop, après des centaines d’autres depuis des semaines.
— Raphael Glucksmann (@rglucks1) 10 février 2019
La colère sociale est justifiée et la mobilisation des GJ appelle une réponse politique.
Mais le silence face aux multiplications des slogans antisemites, homophobes et racistes pave la voie au pire#SavoirDireNon pic.twitter.com/MNpLDVYDw3