Paris : le port du masque à l’extérieur, une décision qui fait suer les joggeurs

Le 15 août dernier, Paris étendait le port du masque à l’extérieur à de nouvelles zones et le rendait obligatoire aux joggeurs. Ces derniers n'accueillent pas la nouvelle avec joie.

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"C’est l’enfer, on ne peut pas respirer. Je m’essouffle en quelques minutes. Si ça continue, je pense que je vais arrêter de courir !". L’obligation de porter le masque dans certaines zones de Paris ne plait pas à tout le monde, et notamment aux joggeurs. Car la mesure ne concerne plus seulement les Parisiens qui marchent nonchalamment, elle englobe désormais tous ceux qui courent dans les rues de la capitale.

Depuis le 15 août, les joggeurs doivent sortir masqués. "L’idée qui prévaut cette fois, c’est que tous les piétons, qu’ils soient en train de courir, ou qu’ils marchent, surtout lorsqu’ils sont proches des autres, doivent mettre le masque. Un joggeur respire plus fort, et donc il renvoie plus de gouttelettes qu’un piéton qui marche, donc c’est important qu’il le mette", justifiait l'adjointe à la mairie de Paris chargée de la santé, Anne Souyris sur franceinfo le jour même où le port du masque à l’extérieur était étendu à d’autres secteurs de la ville.

Des difficultés à respirer

Tout joggeur qui sortirait sans masque, encourt donc depuis le 15 août une amende de 135 euros. Mais pour beaucoup, la pratique de la course est incompatible avec le port d’un tissu sur la bouche. "Faire du sport avec un masque, c’est presque impossible. Et encore, c’est pour ne pas dire totalement impossible, tranche Thomas. J’ai besoin de respirer quand je cours. Là, je sens que cela gêne ma respiration". Une sensation partagée par Justine qui fait son jogging tous les soirs pendant une heure : "J’ai l’impression de respirer mon propre air. C’est très très désagréable".

"Ce n’est pas confortable, c’est sûr. Quand on inspire, le masque entre dans la bouche. On s’entraîne moins longtemps car ça devient vite difficile"

Nicolas, Joggeur

"Dimanche, je courrais avec mon masque. Je suis arrivé vers des gens qui marchaient. Ils ont pris peur pensant que j’allais les agresser !", raconte pour l’anecdote un joggeur.

Nicolas fait le bilan des raisons pour lesquelles courir avec un masque est particulièrement éprouvant : "Ce n’est pas confortable, c’est sûr. Quand on inspire, le masque entre dans la bouche. On s’entraîne moins longtemps car ça devient vite difficile. On s’essouffle beaucoup plus vite. Les conséquences sur notre manière de respirer sont importantes". Mais pas de quoi décourager cet habitué : "Faire du sport, encore plus dans cette période, c’est important. Il vaut mieux courir avec un masque, que ne pas du tout courir ! Il faut s’adapter".

Trouver d'autres lieux où courir

Il y a ceux qui se résignent donc. Comme Emmanuelle : "On ne sait pas où le masque est obligatoire, et où il ne l’est pas. Alors dans le doute, je le porte tout le temps". Et ceux qui ont plus de difficultés à se faire à la décision et font l'impasse. "Lundi, pendant mon parcours, en une heure, j’ai constaté que j’étais la seule à avoir le masque sur moi", constate la jeune femme de 32 ans.

"Si vraiment, pour lui (le joggeur), c’est un problème de mettre un masque pour des raisons de respiration, de chaleur, alors je lui conseille de choisir des lieux où il n’a pas besoin de porter le masque dans Paris", aiguille Anne Souyris. Un conseil qu’ont suivi certains coureurs. Comme Fabrice : "J’ai recherché de nouveaux spots. Ce n’est pas évident".

Beaucoup de joggeurs essaient surtout de trouver des lieux isolés où ils peuvent courir seuls : "Quand je suis seul je peux l’enlever. Je cherche les rues, voire même les routes et les parcs les plus calmes et tranquilles". Sandra, elle, préfère alterner. Dès qu’elle constate que personne ne l’entoure sur son parcours, elle enlève le masque. "Et je le mets quand il y a du monde. Mais bon ça me fait pas mal de bascules pendant mon jogging", rigole-t-elle. 

L'OMS déconseille le port du masque pendant l'effort

Une mesure qui ne satisfait donc pas forcément les joggeurs, et qui ne convainc pas non-plus les spécialistes. L’organisation Mondiale de la santé (OMS) a même désapprouvé le port du masque pendant la pratique d’un sport. En cause, la respiration rendue difficile par le masque, qui, de plus, peut transmettre d’autres maladies une fois humide. "Le masque chirurgical perdrait vite ses capacités filtrantes en raison de l’humidité générée par l’hyperventilation", appuie le docteur Roland Krzentowski pour le HuffPost, président de Mon Stade, un centre d’expertise en santé, sport et performance à Paris.

Pendant le confinement, la pratique du jogging avait fortement gagné en popularité. Certains magasins de sport avaient vu leurs chiffres d'affaire doubler pendant la période. Mais avec l'obligatoin du port du masque, de nombreux novices pourraient jeter l'éponge.
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