Les magasins dits "non-essentiels" ont pu rouvrir leurs portes ce samedi 28 novembre pour leur plus grand soulagement. Au centre commercial Beaugrenelle, un faible nombre de clients a répondu présent.
La règle doit être respectée scrupuleusement : un client pour 8 mètres carrés de surface. Une gageure pour les commerçants tant le mètre carré à Paris et dans sa région est chère.
Au centre commercial Beaugrenelle dans le XVe arrondissement, ce samedi après-midi, ils n'étaient pas très nombreux à franchir les portes des enseignes.
Un tel samedi fin novembre "normalement, c'est full, le centre est bondé", note Jessica, 26 ans, vendeuse dans une boutique de montres, mais cet après-midi, "c'est vide, vide, vide", ajoute-t-elle, bras croisés en attendant les clients.
Mais, au fil de l'après-midi, les queues s'allongent, surtout devant les grandes enseignes de vêtements. Un agent de sécurité tient ainsi le décompte : quand un client sort, il clique puis en fait entrer un de plus dans le magasin.
"L'an passé, il y avait plutôt plus de monde", estime Kevin Solere, directeur adjoint d'un des magasins, car le "Black Friday" avait eu lieu une semaine plus tôt - et ce samedi, les gens font du repérage en vue de cette opération promotionnelle, repoussée au vendredi 4 décembre.
Dérogations le dimanche
Dans le même arrondissement, un salon de coiffure fait, lui, le plein. Les clients ont souvent réservé plusieurs jours à l'avance via internet et le patron a embauché quatre coiffeurs supplémentaires."Je suis ouvert demain matin seul parce que je suis le patron et j'ai le droit d'ouvrir. Après, lundi, avec des horaires d'amplitude beaucoup plus larges, de 8 heures à 20 heures, 21 heures", explique Carl Degrange.
Par ailleurs, les commerçants peuvent obtenir plus facilement des dérogations pour ouvrir les dimanches en faisant une demande en préfecture. Mais elles ne seront accordées que pour le mois de décembre a prévenu la ministre du Travail, Élisabeth Borne.
D'autres magasins affichent des promotions à tout-va pour attirer la clientèle et écouler leurs stocks. Des commerçants soulagés de rouvrir mais inquiets aussi. "On a des charges, des employés. Il faut payer, avancer l'argent. Les aides viennent, mais petit à petit", indique Laurent Friteau qui gère un magasin de sport.
Toujours pas de touristes
Les clients seront-ils nombreux ces prochaines semaines ? Il ne faudra pas compter cette année sur les touristes étrangers, qui constituent habituellement une large partie de la clientèle des grands magasins.Autre inconnue : les Français, surtout aisés, dépenseront-ils leur épargne accumulée ces derniers mois ?
Une épargne estimée à 90 milliards d'euros sur les trois premiers trimestres selon le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau. Mais rien ne dit qu'ils vont ouvrir les vannes pour consommer et dépenser abondamment.