Pas de procès pour le suspect du meurtre de Sarah Halimi, l’homme jugé pénalement irresponsable

L'homme qui a tué en 2017 la sexagénaire juive a été déclaré pénalement irresponsable par la cour d'appel de Paris. Ce qui écarte la possibilité d’un jugement aux assises, comme le réclamaient les proches de la victime.

La justice a tranché : Kobili Traoré, qui a tué Sarah Halimi il y a deux ans, a été déclaré ce jeudi pénalement irresponsable. La chambre de l'instruction a en effet conclu – après des expertises psychiatriques contradictoires dans le dossier – à  l'abolition du discernement du suspect au moment des faits.

Le 4 avril 2017, ce jeune de 27 ans de confession musulmane – en proie à une bouffée délirante liée à une forte consommation de cannabis – avait roué de coups sa voisine aux cris d'« Allah Akbar » dans un immeuble HLM du quartier de Belleville. Il a ensuite précipité la victime dans la cour. Ce jeudi à l'audience, le parquet général s’est écarté de la position du parquet de Paris qui demandait, comme les parties civiles, un procès aux assises pour meurtre à caractère antisémite.Du côté des enfants de la victime, l’avocat Me Szpiner a dénoncé devant la presse « une décision scandaleuse ». « Un homme dont les experts disaient qu'il avait été atteint d'une bouffée délirante à raison d'une prise volontaire de toxique se voit donc accorder l'impunité », a-t-il déclaré.

« Une jurisprudence Sarah Halimi » ?

L’avocat ajoute : « On vient de créer dans notre pays une jurisprudence Sarah Halimi, c'est à dire que toute personne qui sera atteinte d'une bouffée délirante parce qu'elle aura pris une substance illicite et dangereuse pour la santé se verra exonérée de responsabilité pénale ».L'avocat de la défense, Me Thomas Bidnic, exprime – à l’inverse – sa « satisfaction et soulagement » : « N'était en cause ici ni la lutte contre ce fléau qu'est l'antisémitisme, ni la politique pénale souhaitable contre le cannabis mais uniquement la question du discernement de Kobili Traoré au moment des faits, or celui-ci était manifestement aboli ». Il conclut : « La justice l'a dit, c'est normal mais, parfois, c'est la simple application de la loi qui apparaît comme séditieuse... Certains marchent sur la tête. »

La cour d'appel, dont la décision met fin à la détention du suspect, a en outre ordonné son hospitalisation et des mesures de sûreté pour une durée de 20 ans. Celles-ci incluent l'interdiction d'entrer en contact avec les proches de la victime et de retourner sur les lieux des faits.
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