Selon le Code de la route, la limitation de la vitesse sur le périphérique à 50 km/h marque la fin de l'expérimentation de l'inter-files, la possibilité pour les deux-roues motorisés de rouler entre les voies de circulation. Au grand dam de la Fédération des motards en colère qui appelle à continuer cette pratique.
"Cela va nous handicaper, on est tous à moto pour ça justement." Au guidon, un motard parisien accueille la nouvelle avec amertume. Dès ce mardi, les conducteurs de deux-roues motorisés n'ont plus le droit de circuler entre les files de voitures sur le périphérique. "C'est une catastrophe, car cela va ralentir les motards."
"À Paris, l'inter-files, c'est quand même pratique, bien que ce soit dangereux", ajoute un autre motard. D'autres, plus radicaux, envisagent "de quitter Paris" si l'interdiction de l'inter-files est pérennisée.
L'inquiétude gagne aussi les professionnels du secteur de la moto et de la sécurité routière. Philippe Monneret, fondateur des moto-écoles Easy Monneret craint que la fin de l’inter-files soit "synonyme de la fin des deux roues en agglomération".
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L'inter-files est une expérimentation lancée en 2021 notamment en Île-de-France qui doit prendre fin le 31 décembre 2024. Elle permet aux motos ou scooter de rouler entre le files ed voitures. Elle n'est autorisée que sur certaines routes et notamment, celles dont la vitesse maximale autorisée se situe entre 70 et 130 km/h.
"L'inter-files ne sera jamais finie"
La Fédération française des motards en colère (FFMC) appelle, elle, à continuer cette pratique pour des raisons de sécurité.
"Il ne faut pas penser que les motards vont arrêter de faire de l'inter-files que l'on fait depuis toujours. Car pour nous, c'est un problème de sécurité. Si on roule dans une file, étant donné que les distances de sécurité entre les voitures ne sont jamais respectées sur le périphérique parisien, les voitures sont les unes derrière les autres, s'il y a un gros coup de frein, on va se retrouver pris en sandwich entre la voiture de devant et la voiture de derrière. Pour nous, c'est extrêmement dangereux, affirme Jean-Marc Belloti, le coordinateur de l'association à Paris et en petite couronne .
Et de poursuivre : "On roule également sur l'inter-files, car nous n'avons pas à gérer la voiture de derrière et on voit beaucoup plus loin. Si on se retrouve derrière une camionnette sur une file, c'est également extrêmement dangereux."
Jean-Marc Belloti avance aussi des raisons techniques : "il ne faut pas oublier qu'une moto n'est pas une voiture et les moteurs ne sont pas faits pour rester bloqués à l'arrêt dans des embouteillages trop longtemps, car une moto ça surchauffe. Techniquement, les moteurs de certaines motos ne sont pas prévus pour rester à l'arrêt."
Pour rester dans la légalité et assurer la sécurité des conducteurs des deux-roues, la Fédération des motards en colère propose deux solutions : autoriser l'inter-files à partir de 50 km/h sur le périphérique parisien, ou baisser l'inter-files à 50 km/h pour toute la France.