Le manque de touristes à Paris et dans sa région entraîne un important manque à gagner pour les hôteliers. De nombreux établissements ont choisi de fermer au mois d'août par manque d'activité.
"Quand on se promène dans les rues de Paris ça fait peur, il n'y a personne. On voit beaucoup d'établissements fermés", résume Frank Delvau, président de l'UMIH Ile-de-France, une organisation représentant les professionnels de l'hôtellerie et de la restauration.
Car les touristes ont fondu comme neige au soleil. La France espère attirer 50 millions de touristes cette année contre 90 millions en 2019. A Paris, 38 millions arpentaient les rues avant la crise sanitaire. Cette année, ils seraient au maximum 28 millions. La faute à la Covid bien-sûr. "Nous avons perdu tous les touristes long-courriers, notamment les Chinois", déplore Frank Delvau qui estime que la moitié des hôtels indépendants sont fermés en août dans la capitale.
Essentiellement des touristes Européens
Dans un petit hôtel 3 étoiles du XIIIe arrondissement de Paris, composé d'une trentaine de chambres, la baisse d'activité se fait sentir. "Notre hôtel marche bien, ce n'est pas comme avant mais ça va. Nous avons, heureusement, une clientèle fidèle", explique une responsable qui préfère garder l'anonymat par peur de la concurrence.
Ces dernières semaines, ce sont essentiellement des clients européens qui ont franchi les portes de l'établissement. "Des Belges, des Allemands, des Danois, des Néerlandais ou des Français qui veulent se faire plaisir", poursuit-elle.
"Une clientèle européenne de proximité est là : Allemands, Néerlandais, Belges... En revanche, les Britanniques, comme l'été dernier, viennent moins, parce que leur gouvernement a mis en place une stricte quatorzaine à leur retour", confirmait Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État chargé du Tourisme, dans un entretien au JDD en juillet. Depuis, cette période d'isolement a été levée mais cela ne devrait avoir des répercussions que dans les prochaines semaines.
Le pass sanitaire demandé en terrasse
"Comble de malchance, il ne fait pas beau. Et avec tout cela, le pass sanitaire ne va rien arranger", s'inquiète de son côté Frank Delvau qui affirme que "c'est ingérable et source de conflit".
Validée par le Conseil constitutionnel ce jeudi 5 août, une nouvelle loi va étendre le pass sanitaire. À partir du 9 août, il sera demandé dans les cafés et restaurants, y compris pour les clients en terrasse.
Seul vecteur d'optimisme : la tenue de salons professionnels. "Paris était la capitale du tourisme professionnel. Nous espérons que quelques salons reviendront, notamment en fin d'année", ajoute-t-il.
Le petit hôtel du XIIIe arrondissement mise aussi sur cette clientèle pour ces mois de grande activité, de début septembre à fin octobre. Avec en tête la Fashion Week, qui pour l'instant, n'a pas été annulée.