La France espère recevoir cet été 50 millions de visiteurs étrangers contre 90 millions en 2019 (dont 38 millions à Paris). La capitale et sa région souffrent du manque de la clientèle dite lointaine et du tourisme d'affaires.
Certains touristes sont revenus en France et dans sa capitale. "Ici les gens sont plus ouverts, j'ai l'impression que les gens aiment sortir, être dans la rue. En Allemagne, c'est beaucoup plus stricte", pense un touriste germanique.
"Cette année, nous espérons accueillir 50 millions de touristes étrangers, contre 35 millions l'an passé, et 90 millions en 2019. L'été est donc porteur d'espoir", souligne Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État chargé du Tourisme dans un entretien au Journal du dimanche.
Mais cette année, la clientèle principale sera celle française. Elle représente 92% des réservations dans les établissements ouverts au mois de juin selon le baromètre du comité régional du tourisme, Paris Région. "Cette année, il y a beaucoup de Français. Il n'y a pas d'Asiatiques cette année, mais les Américains, ça commence, timidement", constate d'ailleurs Pavlos, un peintre de Montmartre.
Un hôtel indépendant sur deux fermé au mois d'août
Cela a pour conséquence de faire baisser la fréquentation touristique car seulement 4% des Français partants envisageaient de séjourner dans la région selon une enquête menée en juin par Paris Région.
Les professionnels font donc grise mine. Seuls 27% jugeaient les réservations comme étant bonnes pour le mois de juillet et ils sont encore plus pessimistes pour ce mois d'août : 12% seulement les jugent satisfaisantes. La moitié des hôtels indépendants sont d'ailleurs fermés ce mois-ci.
"Un touriste Français va moins avoir recours à un hôtel que lorsqu'il vient d'Amérique du Nord, d'Extrême-Orient, ou même quand il vient d'Europe", explique Frédéric Hocquard, maire adjoint de la maire de Paris en charge du Tourisme à France 3 Paris Ile-de-France.
Moins de touristes hors Europe
Qui réserve un hôtel dans la région ? Les Français devancent les Belges (pour le mois de juillet), les Italiens (pour le mois d'août), les Allemands et les Espagnols.
"Une clientèle européenne de proximité est là : Allemands, Néerlandais, Belges... En revanche, les Britanniques, comme l'été dernier, viennent moins, parce que leur gouvernement a mis en place une stricte quatorzaine à leur retour", détaille M. Lemoyne.
La clientèle internationale "lointaine", cruciale pour Paris, risque de faire encore largement défaut : "Quelques Américains reviennent depuis juin, mais on ne reverra pas les touristes asiatiques avant 2022. Et Paris souffre encore du manque de tourisme d'affaires", ajoute le secrétaire d'État.
Bonne nouvelle toutefois, "autant d'événements d'affaires sont prévus pour septembre-décembre 2021 qu'en 2019. Avec un bémol car les professionnels de l'évènementiel prévoient une baisse de 50% des surfaces de stands loués", poursuit-il.