Un rassemblement en hommage à George Floyd et pour dénoncer les violences policières était organisé à l'initiative de SOS Racisme place de la République à Paris ce mardi en fin d'après-midi.
Des milliers de personnes un genou à terre et observant 8 minutes 46 secondes de silence, le temps pendant lequel le policier Derek Chauvin a maintenu son genou sur le cou de George Floyd décédé le 25 mai dernier à Minneapolis et dont la mort a provoqué une vague d'indignation mondiale.
Il y avait foule sur la place de la République ce mardi soir : 12 000 personnes selon les organisateurs et 2 400 selon la préfecture de police. Une manifestation organisée au même moment que les funérailles de George Floyd aux Etats-Unis.
A Paris, des responsables politiques de gauche étaient aussi présents comme Jean-Luc Mélenchon (LFI), Olivier Faure (PS), Yannick Jadot (EELV) ou Fabien Roussel (PCF).
Place de la République, Paris, 8 minutes et 46 secondes de silence pour #GeorgeFloyd.
— Remy Buisine (@RemyBuisine) June 9, 2020
Le genou à terre pour les participants avec la présence de @JLMelenchon. #BlackLivesMatter pic.twitter.com/GesQhw9wUv
Dénoncer les violences policières
Plusieurs pancartes étaient brandies par les participants parisiens comme "Je dis non au racisme", "Les hommes blancs naissent libres et égaux" ou "George Floyd, Cédric Chouviat, même police, même racisme, même asphyxie", en référence au livreur décédé en janvier à Paris lors d'une interpellation controversée.
Organisée à l'initiative de SOS Racisme, ce rassemblement entendait "dire non, en France, au #RacismeDansLaPolice, aux #ViolencesPolicieres et au #racisme dans la société", a expliqué Dominique Sopo, président de l'association.
Nous étions nombreuses et nombreux à la Place de la République pour rendre hommage à #GeorgeFloyd et pour dire non, en France, au #RacismeDansLaPolice, aux #ViolencesPolicieres et au #racisme dans la société. Merci aux familles de Malik Oussekine et de Théo Luhaka d'avoir été là. pic.twitter.com/GzjcdjvfbE
— Dominique Sopo (@d_sopo) June 9, 2020
Contrairement aux précédentes manifestations, celle-ci n'avait pas été interdite par la préfecture de police. L'état d'urgence sanitaire proscrit les rassemblements publics de plus de dix personnes "mais l'émotion mondiale, qui est saine sur ce sujet, dépasse au fond les règles juridiques qui s'appliquent", avait déclaré le matin le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.
"Le ministre de l'Intérieur a apporté des réponses mais je tiens à dire qu'il est déjà positif de reconnaître un racisme au sein des forces de l'ordre. Il est normal que des citoyens veulent que les forces de l'ordre soient irréprochables", a affirmé le président de SOS Racisme.
Une trentaine d'enquêtes
Christophe Castaner a prôné lundi une "tolérance zéro" du racisme dans les forces de l'ordre, dont la suspension sera "systématiquement envisagée pour chaque soupçon avéré" en la matière. En 2019, "une trentaine d'enquêtes judiciaires ont été engagées contre des policiers sur des propos racistes", a-t-il indiqué mardi sur BFMTV.
Le ministre a aussi annoncé l'abandon de la méthode d'interpellation policière controversée de la "prise par le cou, dite de l'étranglement", une décision qui a laissé "dubitatifs" des syndicats de police.
La sœur d'Adama Traoré, a elle tenu une conférence de presse à Paris pour réclamer des "actes de Justice" sur la mort de son frère, décédé en 2016 lors de son interpellation dans le Val d'Oise, appelant à une nouvelle manifestation samedi. "On ne demande pas que des discussions se fassent dans un salon de thé de l'Élysée", a déclaré Assa Traoré, en déclinant l'idée d'un rendez-vous avec la ministre de la Justice Nicole Belloubet.