Le procureur de la République François Molins n'a pas voulu, "en raison des nécessités de l'enquête", donner l'identité du tueur des Champs-Elysées, précisant seulement que son identité était connue et vérifiée. Mais les commentaires sont très nombreux sur son profil.
La décision du procureur de la République de Paris, François Molins, est parfaitement compréhensible : ne pas donner tout de suite l'identité du tueur terroriste qui a tiré cette nuit, tuant un policier, en blessant grièvement deux autres et une passante avant d'être lui même abattu. Ne pas la donner tout de suite pour laisser aux enquêteurs le temps de travailler et de perquisitionner dans ce qui reste de secret en pareil cas.
#Des éléments ont tout de suite circulé
Néanmoins désormais, toute information circule très vite. Et depuis cette nuit l'identité du tueur engendre de très nombreux commentaires sur les réseaux sociaux. Et des éléments, vrais ou faux, circulent partout comme une traînée de poudre.
On ira mettre en taule un pauvre bougre qui aura volé un paquet de riz pour manger, mais les fichés S se balladent... #attentatchampselysees
— Marukka (@Marukka31) 21 avril 2017
@Dufour92100 dans un pays normal 7 ordure aurait fini sa pitoyable vie en taule..et ce pauvre policier serait encore en vie .... #attentatchampselysees
— SaintSaloon (@MarinoGuerrini) 21 avril 2017
C'est tjrs pareil, fiché S, condamné, relâché, surveillé par les force de l'ordre, et on a quand même un attentat ! #attentatchampselysees
— Quentin (@QuentinPlt) 21 avril 2017
La toute première de ces informations a fusé dans la nuit : le tueur est un français, de 39 ans. Cette indication, émanant du milieu des enquêteurs, ainsi que la perquisition qui a immédiatement eu lieu dans la nuit, à son domicile de Chelles en Seine-et-Marne, a permis a beaucoup d'identifier l'homme et de commencer à retracer son profil.
Autre certitude, l'homme est bien le titulaire de la carte grise du véhicule utilisé pour l'attaque.
#Condamné pour avoir tenté de tuer des policiers
Cet homme avait été condamné en février 2005 à quinze ans de réclusion pour trois tentatives d'homicide volontaire, dont deux visant des policiers. Il avait reconnu les faits lors de son procès en appel. En première instance en 2003 devant une cour d'assises, il avait été condamné à 20 ans de réclusion criminelle.
Sur les Champs Elysées, les parisiens face à l'horreur
Il devait ce procès à une course-poursuite en 2001. Alors qu'il circulait au volant d'une voiture volée, armé d'un revolver, il avait percuté un véhicule conduit par deux jeunes frères, l'un d'eux étant élève gardien de la paix. puis il avait pris la fuite. Rattrapé par le conducteur de la voiture percutée et son frère muni d'un brassard "police", l'homme avait tiré deux balles, les blessant grièvement au thorax. Il avait été arrêté peu après et placé en garde à vue sous un faux nom.
Deux jours plus tard, il avait grièvement blessé un policier qui le sortait de sa cellule et dont il avait saisi l'arme, faisant feu à plusieurs reprises.
Mais depuis, l'homme était également visé par une enquête antiterroriste pour avoir manifesté son intention de tuer des policiers. Il avait été arrêté le 23 février, avant d'être remis en liberté par la justice faute de preuves suffisantes. Et c'est ce dernier élément qui provoque le plus de réactions et d'indignations bien sûr.
La perquisition menée cette nuit à son domicile a provoqué de nombreuses fuites concernant le nom de cet homme : on connait ainsi son prénom, Karim. Certains tweets ont même mentionné un nom de famille, sans preuve pour le moment.
La revendication de cet acte terroriste par le groupe Etat islamique, intervenue très vite et assortie d'un nom, "Abu Yussef le Belge" a provoqué un trouble et alimenté un peu plus les rumeurs.
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