Une nouvelle fois, comme on s'y attendait et malgré les récents engagements de la ministre de l'écologie Ségolène Royal, la décision de déclencher la circulation alternée en Ile-de-France lors de pics de pollution, donne lieu à tergiversations et jeu de "la patate chaude".
Le 30 septembre 2015, Ségolène Royal affirmait que la circulation alternée serait désormais "décidée de façon automatique, à la demande des élus, lorsqu'interviendrait un pic de pollution". Les tergiversations et autres renvois de responsabilité d'une institution à l'autre seraient donc terminées.
Mais un mois plus tard, quasiment jour pour jour, et à quelques semaines d'une échéance électorale (les élections régionales) directement concernée par le débat ... , face à un pic de pollution évident, le dossier ressemble toujours à "une patate chaude", un "mistigri" dont chacun fait en sorte de se débarrasser en le repassant le plus vite possible à son voisin.
"Si le pic de pollution continue aujourd'hui, la circulation alternée sera accordée aux élus s'ils la demandent pour demain", a déclaré, ce lundi 2 novembre, Mme Royal sur France Info depuis Pékin. Elle oppose ainsi une fin de non-recevoir aux demandes des élus socialistes Anne Hidalgo, la maire de Paris et Jean-Paul Huchon, le président du Conseil Régional, qui demandaient "à l'Etat de mettre en place sans attendre la circulation alternée".
Ségolène Royal explique que "pour déclencher une circulation alternée à 17H00 pour le lendemain, il faut quand même un petit délai, ne serait-ce que pour que le dispositif soit mis en place". La ministre ajoute quand même qu'elle va demander au préfet de police de "prendre les mesures qui peuvent être prises immédiatement: le contournement de la ville des poids lourds et d'autre part l'abaissement de la vitesse de circulation".
Comme nous le supposions dès le 30 septembre dernier la décision politique est toujours aussi difficile à prendre, à fortiori juste avant l'échéance électorales des régionales en décembre. Et la ministre a beau s'efforcer de donner l'impression que la question est réglée, ses mots ne font que souligner l'évident embarras que provoque le sujet : "Il faut que la préfecture de police arrête de renvoyer la balle vers le ministère de l'Ecologie (...) maintenant c'est automatique. " Une "automaticité" qui semble néanmoins demeurer "à déclenchement manuel ".
Car dès la veille, dimanche 1er novembre 2015, donc dans les délais impartis, Airparif, l'association chargée de la surveillance de la qualité de l'air en région parisienne, a bien annoncé que le "niveau d'information" (pollution dépassant 50 microgrammes de poussières en suspension par mètre cube en moyenne sur la journée) serait dépassé ce lundi 2 novembre.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, a donc, dès ce lundi, replacé le débat là où elle l'avait laissé en septembre, en formulant la même demande qu'il y a un mois : « Il faut de l'automaticité dans le déclenchement des procédures d'alerte et de circulation alternée. Dès qu'on a les chiffres à la mi-journée, il devrait y avoir, sans qu'on soit obligé de passer par des autorités ministérielles le déclenchement de certaines mesures. »
Une façon de dire que rien n'a vraiment avancé et que le débat en est toujours au même point.