A 18 ans, Adèle Bonnamour a été élue Miss Île-de-France 2022. Elle s'envole pour la Guadeloupe dans quelques jours pour une préparation avant l'élection de Miss France le 17 décembre prochain. Évolution du concours, féminisme et représentation de la région : entretien avec une concurrente sérieuse à Miss France.
Adèle Bonnamour a été élue Miss Île-de-France samedi 22 octobre dernier. Du haut de ses 18 ans, elle se prépare désormais à l'élection de Miss France 2023. France 3 Paris Ile-de-France a posé 5 questions à la Miss régionale.
Adèle Bonnamour, comment vous préparez-vous à moins de deux mois de l’élection Miss France ?
Il m’a déjà fallu du temps pour réaliser ce que j’étais en train de vivre et je commence à peine à m'en rendre compte. Il y a beaucoup de choses à faire avant notre départ en Guadeloupe pour le voyage des Miss. Car à notre retour, nous passerons trois semaines à Châteauroux pour la préparation du concours, et je dois, avec le comité Miss Ile-de-France, déterminer toutes les tenues que je vais porter à l’avance. Il faut aussi que je prépare mes discours car nous aurons des entretiens individuels avec le jury de présélection qui déterminera le top 15. Et je travaille aussi sur ma visibilité, via les médias et les réseaux sociaux. Je fais plus de stories qu’avant par exemple pour partager mon expérience et pour que les gens se familiarisent avec nous et qu’ils puissent se souvenir de moi au moment de passer sur scène. Car le soir de l’élection, tout ira très vite.
Dans une interview pour France Bleu Paris vous avez déclaré "être comme une touriste à Paris", ce qui est surprenant ! En tant qu'ambassadrice de la région et pour quelqu'un qui est née à Paris, comment est-ce possible ?
[Rires] J'ai un mauvais sens de l'orientation à Paris, et je n'y ai pas été toute mon enfance. J'ai aussi vécu à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) et à Boston (Etats-Unis). Sinon j'ai plutôt des lieux que j'affectionne et où je vais souvent comme le Marais, les Tuileries ou le parc Monceau.
Je suis en deuxième année d'école de commerce et ma priorité est de continuer mes études
Adèle Bonnamour
Vous êtes élue à seulement 18 ans, est-ce que ce n’est pas une grosse pression sur les épaules à ce jeune âge ?
Non je ne me mets pas trop la pression car depuis le début, je le vois comme une aventure. Miss France ce n’est pas un rêve de petite fille pour moi, même si je regardais tous les ans avec ma sœur et ma mère. Mon objectif, c’est vraiment de m’amuser, de faire des rencontres et de montrer qui je suis.
Cette année le concours s’est un peu modernisé avec, parmi vos concurrentes à Miss Ile-de-France, la première candidate transgenre et également une autre candidate qui avait 29 ans, quand la limite d’âge était jusque-là de 24 ans. Ne faudrait-il pas aller plus loin dans la modernisation, en mettant fin par exemple au défilé en maillot de bain ?
Je pense que le nouveau règlement a déjà changé beaucoup de choses. La fin de la limite d’âge, le fait de pouvoir être mariée ou avoir connu une transformation physique sont autant de limites qui se sont allégées, et c’est déjà un grand pas dans l’histoire du concours. Sur la question des maillots de bain, je ne sais pas trop, je pense que les avis divergeront toujours sur la question.
A 18 ans, vous faites partie d’une génération portée par les valeurs du féminisme. Est-ce que participer au concours, ce n’est pas faire un pas en arrière dans ces luttes en réduisant les femmes à n’être qu’un corps ?
Je pense que ce n’est plus d’actualité. Aujourd’hui Miss France ce n’est plus seulement un concours de beauté. Nous passons des entretiens individuels, des tests de culture générale, notre comportement est également évalué, mais ce sont des choses qu’on ne voit pas le soir de l’élection et c’est peut-être pour cela qu’on a encore une image arriérée des Miss. Pour ma part, je tente de défendre l’idée qu’il ne faut pas être parfaite pour être Miss, et qu’il n’y a pas besoin de se donner une image pour rayonner et se faire entendre.